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Une inconscience nationale

21 juillet 2011, 08:50

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Dans la présente édition de l’express iD, le président de Friends of the Environment, Philippe La Hausse de la Louvière, explique que c’est une conjonction entre le patrimoine bâti et la culture immatérielle d’une société qui garantit la qualité du développement de tout un pays. Il le dit dans le
cas de Port-Louis, ville livrée à elle-même. Mais, ce constat pourrait s’appliquer à tout le pays. Le développement se fait. Toutefois, la planification n’y est pas. Nous continuons à concevoir le progrès avec des références anciennes. Soit celles où il suffit d’avoir plus de béton pour pouvoir dire que nous sommes sur la bonne voie du développement.

Le cas de Port-Louis est fort significatif à cet effet. Voilà une ville à valeur patrimoniale énorme mais qui a vu, au fi l des ans, ses plus beaux atours se transformer en ruines qu’on a dû détruire. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Pour un développement harmonieux, il aurait fallu une politique d’aménagement du territoire et d’urbanisme réfléchie. Or, Maurice fait effrontément abstraction de ces considérations.

C’est ce qui fait que nous avons nourri une culture de correction. Nous sommes tout le temps en train de courir après le temps. Toujours en train de corriger les erreurs du passé. Quoiqu’il n’est même pas dit que nous fassions cet effort. A cet effet, il n’y a qu’à prendre l’exemple du développement chaotique d’Ebène. Il y a une réelle inconscience nationale à ce registre.

C’est un fait, les autorités ont échoué à ce chapitre. Des voix, certes, ont dénoncé cette insouciance et ce désintérêt pour l’esthétisme. Mais, elles n’ont pas été entendues. La réussite économique est la seule obsession. Il ne faut évidemment pas minimiser l’importance de cette réussite. Il n’est pas non plus question de sacrifier le développement au nom de certains principes moraux.

Cependant, il aurait été plus judicieux de tenir compte de l’élément de la qualité de vie dans nos projets de développement. Pour reprendre l’exemple de Port-Louis, il suffi t de se rendre à Plaine-Verte pour constater le désordre qui y règne. Les maisons sont entassées les unes sur les autres. C’est à se demander si la population citadine qui y réside trouve bien l’espace pour respirer.

Quel est donc ce développement qui nous prive d’air…

Nazim ESOOF