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Une nécessaire clarification

22 février 2012, 05:09

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La décision du MMM de faire son comité central entériner par vote secret, le 3 mars prochain, la proposition de «remake» de l’accord MSM-MMM de l’an 2000 (avec le partage d’un hypothétique prime ministership entre sir Anerood Jugnauth et Paul Bérenger) crée sur le plan institutionnel une situation inédite mais éthiquement insoutenable : comment le président de la République pourrait-il à la fois incarner l’Etat et la nation dans leur expression la plus large, avec l’indispensable hauteur et l’indépendance requises, et en même temps être le candidat officiellement désigné par les partis d’opposition pour mener leur offensive partisane contre le gouvernement du jour ?

Il y a quelque chose de profondément dérangeant dans cette situation. Le silence calculé de sir Anerood sur les spéculations actuelles amplifie le malaise semaine après semaine, alors que ses prises de position de plus en plus ciblées apparaissent comme étant loin d’être innocentes.

De nombreux Mauriciens, sans orientation partisane précise, voient avec un déplaisir grandissant et avec inquiétude la présidence (un des derniers symboles de neutralité politique dans ce pays) être aspirée et emportée ces jours-ci dans le tourbillon des tractations ethno-politiques qui abrutissent et déstabilisent en permanence le pays.

Le parrainage, par l’opposition, d’un éventuel retour de SAJ pose des questions perturbantes : la présidence va-t-elle devenir, elle aussi, un vulgaire rouage dans les jeux de pouvoir actuels ? Pourquoi sir Anerood ne réagit il pas aux spéculations ? Quand chaque jeudi le Premier ministre informe le président de la conduite des affaires de l’Etat, sollicite-t-il son conseil avec la sérénité qu’exigent leurs rapports constitutionnels ou ne voit-il, au contraire, en face de lui que son futur adversaire dans l’arène ?

Que Paul Bérenger cherche, par tous les moyens, à augmenter la pression sur Navin Ramgoolam pour parvenir à ses fi ns se conçoit. Il est dans son rôle. Mais il est insupportable que Sir Anerood se prête ainsi à ce jeu ou demeure en fonction alors qu’il est officiellement désigné pour être le champion de l’opposition aux prochaines élections.

Le vote du MMM le 3 mars n’est pas sans conséquences. Sir Anerood doit se déclarer ou mettre un terme à ces bruits. Une clarification s’impose. Avec SAJ, le pays a toujours su sans détour à quoi s’en tenir et il a toujours été respecté pour sa franchise. Aujourd’hui, il est plus qu’évident, devant les questions posées, que sir Anerood doit au pays une réponse nette et honnête.

 

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