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Une opportunité de prendre la main…
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Une opportunité de prendre la main…
Le gouvernement et son Premier ministre (PM) en particulier sont à une étape cruciale. Depuis des mois, ils essuient des bourrasques qui ne s’estompent pas. Le pire est peut-être même à venir. Ce sera sur le plan économique où les signes ne sont décidément pas bons, avec une productivité nationale désespérante, une démocratisationde l’économie qui ne dope pas (sauf certains !), le chômage qui s’aggrave, une balance de comptes courants qui dépend de plus en plus du bon vouloir des étrangers pour être équilibrée et ainsi nous permettre de vivre au-dessus de nos moyens. Ajoutons à cela, un investissement privé qui flanche depuis des années et qui, en partie, s’exporte puisque peu souhaité et/ ou souhaitable localement et maintenant une profi tabilité consolidée nationale en baisse pour la première fois depuis plus d’une décennie (sauf pour l’année horribilis de 2009 – voir le Top 100 Companies de Business Magazine publié cette semaine).
Ça promet ! Et ce n’est certainement pas le Repo Rate à ¼ % de moins qui pourra faire une différence…
C’est peut-être sur cette toile de fond qu’il faut lire les événements de la semaine dernière, notamment à la CNT. Mardi soir, les employés de la CNT votaient la grève face à la decision du ministre Bachoo de passer six lignes «rentables» à d’autres compagnies, privies celles-là. La grève est déclarée illégale. Mais la pagaille causée mercredi dernier fait peur et le ministre, revenu à de meilleurs sentiments, rend une ligne, prônant le dialogue pour les autres. En sortant de la NTA, jeudi, les syndicats pavoisent : «Nous avons eu l’assurance que toutes ces lignes nous seraient réservées. » Le PM, qui ne dit pas grand-chose, réalise qu’une pantalonnade dans le climat actuel est une invitation à d’autres conflagrations, d’autres revendications et qu’une faiblesse exprimée aujourd’hui, est une invitation à plus de dégâts demain. Vendredi matin, le conseil des ministers change donc d’angle. Prônant la sécurité des passagers, le Cabinet (disowns plutôt le PM, pour être exact) renverse la mollesse consensuelle de Bachoo et prend la ligne dure, soulignant qu’il y aura des conséquences à toute action illégale.
Le PM a raison et il n’a d’ailleurs pas le choix. En jouant la carte de la sécurité des passagers, il se range du côté de l’opinion publique. Ses conseillers lui ont sans doute aussi raconté comment, mercredi, jour de grève, l’exaspération publique est remontée à la surface, suscitée tant par le chaos causé ce jour-là, que provoquée par toutes les insuffisances passées du service CNT qui, en situation de monopole sur ses lignes, ne respecte pas souvent les horaires et pas toujours les passagers. Dans ce couplà, c’était une occasion de reprendre la main, pas de la passer comme l’a fait Bachoo. Pour le PM, c’est du tout bénef. Et lundi, les employés de la CNT seront coincés, sachant très bien, qu’entre-temps, le gouvernement a mis en place un plan «B, C et D» où la SMF est sans doute la seule pièce invariable de tous les plans. La CHC est prévenue ! Le secteur sucrier, où le patron est certes différent, est à l’écoute.
Cette action effacera, du moins pour un temps, le fait que le PM ne sanctionne toujours pas un minister comme Bachoo, devenu de plus en plus embarrassant. Car c’est bien lui le minister de tutelle de la CNT, n’estce pas, donc responsible ultime du renouvellement de la flotte, de la sécurité des passagers et des employés de la CNT, de la disponibilité ou non des pièces de rechange, de la nomination des gestionnaires responsables de la qualité de service ? Cette action cachera aussi le fait, jusqu’au prochain scandale, que Navin Ramgoolam est celui qui, en fi n de compte, a choisi l’équipe qui l’embarrasse maintenant tant, au point où l’on peut effectivement parler du Cabinet ministériel le plus faible que ce pays ait connu depuis l’indépendance…
Jusqu’à preuve du contraire !
Et en attendant le tsunami…
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