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Une richesse oubliée

10 janvier 2011, 10:42

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lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

De l’eau partout, mais pas une goutte pour boire. C’est ce que pourraient se dire bientôt les insulaires que nous sommes. Alors que la sécheresse persistante assèche les réservoirs et les nappes phréatiques, l’eau de mer, elle, demeure une source intarissable mais oubliée. Nous ne l’exploitons pas même si elle est abondante.

Ce constat simple a poussé le leader de l’opposition, Paul Bérenger, à faire pression sur le gouvernement pour qu’il se tourne vers la mer comme une source d’approvisionnement en eau. Samedi, lors d’une conférence de presse, et le mois dernier, lors d’une fête organisée par son parti, il a plaidé pour le recours au dessalement comme un moyen alternatif de produire de l’eau potable.

Toutes les mesures déjà annoncées par les autorités sont nécessaires mais pas suffisantes pour satisfaire les besoins en eau du pays. Un nouveau barrage sera construit à Bagatelle, la CWA va réduire les fuites dans son réseau de distribution et la population sera appelée à ne pas gaspiller l’eau.

C’est bien, mais nous ne pourrons pendant longtemps encore éviter le dessalement.

Si cela n’a pas été possible de parler d’eau désalinisée jusqu’ici, c’est par ce sa production était trop coûteuse. Pendant des années, seuls les pays riches dotés de pétrodollars avaient les moyens d’investir dans des usines de dessalement. Or, la technologie a évolué et le dessalement requiert désormais beaucoup moins d’énergie qu’il y a une décennie. Avec les progrès récents accomplis, les coûts de dessalement ont considérablement baissé.

Le leader du MMM a proposé une solution qui semble convenir tout à fait à la situation de Maurice concernant l’électricité et l’eau. Alors que le pays manque à la fois de ressources hydriques et énergétiques, il suggère la création d’une station de dessalement couplée à une centrale thermique à charbon de 100 mégawatts. Un modèle semblable existe déjà au Tamil Nadu, province indienne qui a réalisé plusieurs projets innovants dans ce domaine.

L’eau utilisée par les centrales thermiques en Inde sort à plus de 40°C et se prête bien au fonctionnement d’une usine de dessalement.

Dans certains pays, c’est l’énergie nucléaire qui émerge comme une importante source d’énergie pour le dessalement. C’est le cas notamment de la Chine. Le «Nuclear Heating Reactor» chinois est conçu pour opérer près des villes en cogénération, c’est-à-dire pour la production simultanée d’électricité et d’eau douce. Ce modèle semble posséder toutes les caractéristiques requises pour produire l’eau dont Jin Fei aura besoin.

L’Etat mauricien, qui incite les hôtels à créer des usines de dessalement, pense-t-il à exercer quelque contrainte sur les industriels chinois ?

On peut tout de même craindre, qu’avec l’arrivée éventuelle des grosses pluies, toutes les bonnes idées actuelles contre la pénurie d’eau, ne soient évacuées vers les drains.