Il fut une époque où les Mauriciens, dans leur grande majorité, pensaient qu’ils étaient protégés contre les calamités. Qu’elles soient naturelles, économiques ou sociales…

Qu’elle est loin, aujourd’hui, cette époque. Petit à petit, notre vulnérabilité devient apparente. Quelques récents phénomènes en témoignent. Mais ce sont surtout les décès enregistrés ces derniers jours à cause de la grippe A H1N1 qui nous ramènent à la dure réalité d’un sort commun partagé par tous les humains.

Du coup, Maurice s’est résolu à tout l’appareillage de masques pour se protéger. Un tel réflexe n’était pas le nôtre. Nous sommes sortis brutalement de cette mythologie de la sécurité qui nous donnait l’impression d’être protégés de tout.

Notre insularité protectrice nous préservait contre la conspiration de la nature ou encore contre les machinations des réseaux capitalistes du grand et vicieux marché économique.

Puis subitement, la crise économique a traversé nos côtes. Et la grippe A sonné le réveil. Il y avait déjà des signes annonciateurs qu’on n’a pas tenus en compte. Comme ses vagues du tsunami qui avait emporté toutes les habitations d’un îlot des Mayottes…

L’île Maurice est devenue aujourd’hui l’exemple vivant que nous vivons dans un monde globalisé où nous sommes tous logés à la même enseigne.
Devant l’ampleur des enjeux et du désastre, il n’y a qu’un regret. Ils sont encore trop nombreux dans ce pays à croire en l’Etat spectacle. Plus nombreux sont-ils encore à faire des calculs sectaires éculés.

L’heure d’un saut culturel et intellectuel a sonné. Saisissons-la.
Apprenons de notre vulnérabilité à cultiver une nouvelle humilité et sagesse…