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Université marron ?
Rajesh Jeetah est étudiant dans une université privée. Lui-même ou des membres de sa famille gère, à travers des trusts, deux universités privées. Et il se trouve qu’il est aussi le ministre chargé de l’Enseignement supérieur. De ce fait, on ne peut dire qu’en maintenant le ministre à son poste et en cautionnant ses décisions, le Premier ministre a pris toutes les mesures raisonnables pour empêcher des conflits d’intérêts.
En tant que ministre de tutelle, Jeetah est appelé à intervenir dans des situations qui peuvent susciter un doute sur son impartialité et son indépendance. C’est ce qui se passe à chaque fois qu’une décision est prise au sujet de l’Eastern Institute for Integrated Learning in Management (EIILM) ou de l’université de Wolverhampton. Quand le ministre est soupçonné, même à tort, de parti pris, cela crée une atmosphère malsaine pour le secteur tertiaire.
Déjà, beaucoup estiment que les conditions de délivrance de l’agrément octroyé à l’EIILM par l’autorité de régulation, la TEC, sont douteuses. Elles soulèvent bien des questions. Dans le camp de l’opposition, on va très loin en qualifiant cet établissement d’ «université marron». Ses diplômes ne sont pas reconnus par les autorités indiennes et, du coup, c’est sa validité sur le plan international qui est remise en question.
La TEC sait bien que l’University Grants Commission de l’Inde ne reconnaît pas les universités indiennes qui s’installent hors du territoire indien. Pourtant, elle n’a pas l’intention d’agir en conséquence et retirer à l’EIILM son agrément. Le ministre Jeetah ne s’inquiète pas, non plus, des relations désormais tendues entre Maurice et l’organisme régulateur de l’enseignement supérieur en Inde. Eux, c’est eux, nous, c’est nous, laisse-t-il comprendre. Connaît-il la mondialisation ?
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