Vous ne trouvez pas que la presse anglaise en fait un peu trop à propos du meurtre de Michaela Harte au «Legends» à Maurice ? C’est vrai, les circonstances de ce meurtre atroce sont tragiques et heureusement, du jamais vu dans notre pays.

Mais de là à trouver quotidiennement de quoi alimenter les plumes des journalistes anglais. Cela commence à friser un goût malsain et morbide. Même des journaux prétendument sérieux comme «The Telegraph» s’y mettent. On ne vous parle pas des autres et surtout la «gutterpress».

A notre connaissance ce n’est pas le premier ressortissant anglais qui se fait assassiner à l’étranger. En lune de miel, c’est peut-être exceptionnel. On le concède. On imagine le traumatisme pour le mari et la famille. Rien ne vaut une vie.

Mais cela ne justifie pas ce lynchage médiatique. D’autant plus que le procès a déjà commencé un peu plus d’un an après.

Et certains journaux anglais trouvent même que c’est trop rapide.

Si ce n’est pas de la mauvaise foi, ca y ressemble…

Heureusement, on peut penser que cette campagne anti- Maurice n’a pas eu d’effet sur le nombre d’arrivées touristiques.

Il est en baisse dans tout nos marchés. Le nombre de visiteurs anglais a régressé significativement, soit de 6,3 %. Mais il est aussi en baisse de 20 % en ce qui concerne le marché italien.

Ce n’est donc pas concluant et on ne peut pas affirmer que le meurtre de Michaela Harte y est pour quelque chose. C’est davantage due à la récession en Europe, notre principal marché.

On parle de diversifier nos marchés. Mais cela fait des années qu’on en parle. Comme le chantait feu Dalida, ‘Rien que des paroles, rien que des mots’. Le ministre du Tourisme a une occasion en or de s’illustrer.

Il a du pain sur la planche. A commencer par cette fameuse (nous allions écrire : fumeuse) diversification de nos marchés.

Il y a des destinations potentiels à fort pouvoir d’achat, l’Inde et la Chine par exemple, où les milliardaires et les millionaires se comptent par centaines. Certains ont même loué un hôtel entier à Maurice! Les touristes européens ‘sac à dos’ ne pourront jamais faire cela.

Seulement voilà, nous avons développé des liens, des habitudes, voire même un peu de complexe vis-à-vis des Européens!

Sans doute, un héritage du colonialisme. On a entendu des présentatrices radio ou télé parler de ‘l’Hexagone’ ou, pire, de la ‘métropole’! C’est un lapsus de colonisés ou une erreur, ou les deux, en fait. Le drapeau ‘rouge, bleu, jaune, vert’ flotte depuis mars 1968 !

Qu’on ne se méprenne pas. Nous ne sommes pas pro-européen et anti-chinois ou indien. Nous voulons juste que le gouvernement mette en action sa politique touristique qui est la bonne au lieu d’en «parler, parler, parler», disait un certain Prévert.

L’industrie touristique subit une période difficile à cause de la baisse des arrivées touristiques. Mais certains hôtels arrivent à s’en sortir. Ils ne sont pas vides. A coup de promotion, d’accord.

Il y a des années de vaches maigres et de vaches grasses.

Après la pluie, vient le beau temps.