Il m’arrive rarement de regarder les émissions de la MBC/Tv, encore moins de suivre entièrement le journal télévisé de 19h30 de la première chaîne. Cependant, devant les nombreuses critiques formulées ici et là et en particulier par l’opposition du jour, j’ai tenu par déformation professionnelle de vérifier de mes propres yeux le bien-fondé des multiples reproches formulés contre la maison de Moka.  Je me suis ainsi assigné la corvée, jeudi soir.  Dicté par l’actualité, le journal de cette soirée était consacré en majeure partie à la campagne électorale municipale.  Le constat a été tout simplement aberrant.  Mais j’ai bu la coupe jusqu’à la lie.

Je comprends mieux maintenant le désarroi de tous ceux que la chose irrite parce qu’ils ont encore du respect pour l’intelligence de la personne humaine.

Pour se donner bonne conscience, le responsable de l’édition de cette soirée du 6 décembre avait bien évidemment inséré des éléments filmés lors des rassemblements ou des conférences de presse des principaux partis qui s’affrontent au scrutin du 9 décembre.  De l’alliance gouvernementale au parti de Zorro, en passant par le Remake 2000, le FSM de Cehl Meeah et le MMSD d’Eric Guimbeau. Il ne manquait hélas que le Parti Malin pour boucler la boucle.

En faisant le flash back, je ne cesse cependant de me demander si celui qui a donné le feu vert pour la diffusion de ce bulletin du 6 décembre est à ce point incompétent, ou s’il est tout simplement intellectuellement servile.  Et dans lequel cas, il faudra songer au plus vite à l’aider à se libérer.  Vaste chantier quand même.

Il convient toutefois de souligner que cette aberrante manipulation de l’information par la MBC/tv ne date pas d’hier.  Elle remonte à la fin des années 70.  S’est amplifiée sous les différents gouvernements dirigés par Anerood Jugnauth, est restée intacte sous celui de Paul Bérenger, mais atteint, ces jours-ci, le summum.

Mais le drame, c’est que ce qui se pratique chaque fin de mois au profit de la MBC/tv a tout l’air d’un innommable vol à la tire.  En effet, chaque foyer abonné au Central Electricity Board se voit mensuellement allégé, bien malgré lui, de Rs 100 sous forme de redevances télé.

Il est grand temps que cela cesse.  D’autant qu’il existe de nos jours les moyens technologiques de trier ceux qui raffolent des émissions de la MBC/tv de ceux qui ne le sont pas.  Il suffirait pour la maison de Moka d’imiter les pourvoyeurs des chaînes satellitaires et de vendre l’ensemble de sa production par le biais des décodeurs.  Ne paieront alors l’abonnement aux différentes chaînes locales que ceux qui le souhaitent.

Renaud MARIE