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Vous n’avez rien compris monsieur Blatter…

22 juin 2013, 20:02

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Merci à la Coupe des confédérations de nous faire vivre de beaux moments footballistiques avec du spectacle et des buts, en ces temps de spéculation mercantiles sur les transferts et l’attente du retour du football anglais, le 17 août prochain. Pour les éternels insatisfaits, ils pourront toujours ronger leur frein en analysant le calendrier de la nouvelle saison, dévoilé mercredi.

 

Un homme crève l’écran en ce moment : Neymar. Surdoué du ballon rond, on savait qu’il avait le potentiel technique de Lionel Messi, mais ça restait à prouver sur le terrain. Si, à 21 ans, il a déjà disputé une Copa America il y a deux ans et les Jeux Olympiques l’été dernier, on attend de le voir à l’œuvre en Coupe du monde pour savoir ce qu’il a dans le ventre.

 

Etincelant depuis le début de la Coupe des confédérations, il est le joueur majeur des belles performances brésiliennes (3-0 contre le Japon samedi dernier et 2-0 face au Mexique mercredi), avec déjà deux jolis buts en deux matchs et un statut de star parfaitement assumé. Les critiques sur son manque d’impact dans le jeu de la Seleçao s’estompent.

 

Il n’a plus qu’à gommer ses mauvaises stats dans des confrontations avec des équipes européennes (où il est deux fois moins bon, d’un point de vue statistique), samedi soir contre l’Italie et il aura définitivement mis tout le monde dans sa poche à un an du ‘Mundial’ à domicile.

 

Italie-Japon (4-3), valait aussi son pesant d’or mercredi, avec un scénario à couper le souffle et l’éternel Andrea Pirlo, qui semble se bonifier avec l’âge à la manière d’un Del Piero. Mais l’équipe la plus attendue reste toujours l’Espagne. Parfaite pour son entrée en lice, dimanche dernier (2-1 face au Mexique), elle a vu sa génération montante triompher à l’Euro Espoirs mardi (4-2 contre l’Italie), portée par un triplé de Thiago Alcantara (convoité par les Red Devils…)

 

Hélas, si la Coupe des confédérations est une fête footballistique, elle rime aussi avec explosion sociale au Brésil. Organiser une Coupe du monde à coup de milliards de dollars en faisant fi de la rue, qui gronde, qui a faim et qui ne veut plus qu’on la prenne pour de l’argent comptant (surtout qu’elle n’en a plus !) c’est quand même gonflé.

 

Les énormes manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours au Brésil témoignent d’une chose : le gouvernement a sous estimé la colère de son peuple. Déjà, certaines villes ont cédé en diminuant le prix des transports en commun (qui avaient été revus à la hausse pour compenser la facture très salée des dépenses liées au Mondial 2014).

 

Dans le même temps, le président de la FIFA, Sepp Blatter, a trouvé bon de déclarer que le football est plus fort que les manifestations… Dans ce cas, il n’a rien compris ! L’argent ne peut pas tout acheter. L’arrogance et l’opulence des puissants fait tache lorsque la crise frappe la réalité quotidienne du petit peuple. Pourtant, le Brésil est un vrai pays de foot. Qui se lève, mange et dort avec le ballon rond. 

 

Ce n’est certainement pas de gaieté de cœur que des milliers de brésiliens sont descendus dans la rue pour protester contre le gaspillage réalisé pour la Coupe du monde. Monsieur Blatter a encore perdu une bonne occasion de se taire…

 

LA CHRONIQUE DE LEKIP par Azmaal Hydoo