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Voyages

31 août 2012, 10:04

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Ces déplacements du Premier ministre à l’étranger obéissent à une logique que l’on a du mal à saisir. Il y a quelques semaines, il prenait la décision de prolonger son séjour à Londres et annulait sa participation à un sommet important de la SADC à Maputo. Cette semaine, il prend l’avion pour se rendre à Cape Town, où se tient un congrès de l’Internationale Socialiste, une organisation créée après la Seconde Guerre mondiale. Elle s’est beaucoup affaiblie depuis, même si elle survit tant bien que mal jusqu’à nos jours. Les choix de voyage du Premier ministre sont d’autant plus incompréhensibles qu’il n’y a pas de communiqué officiel de son bureau pour en indiquer les raisons. Parfois, comme pour son dernier séjour à Londres, aucune mention n’est faite de sa mission dans le communiqué du Conseil des ministres.

Ses voyages sont toujours entourés d’un secret. Le mystère existe à la fois par rapport au calendrier et au programme de chacun de ses déplacements.

L’Internationale Socialiste, il est vrai, avait des objectifs nobles à sa fondation. En 1951, année où elle rétablit ses activités, son but est de «libérer les peuples de leur dépendance face aux détenteurs des moyens de production ». Soixante ans plus tard, ses dirigeants préfèrent parler de «régulation judicieuse des effets néfastes de la mondialisation», écrit le «Monde Diplomatique» dans un article publié en janvier 2012. Une lente dérive, analyse le journaliste Maurice Lemoine. Celui-ci rapporte le jugement sévère que porte le socialiste français Roberto Romero sur cette organisation tombée en désuétude : «L’IS, cette coquille vide, est sans doute la meilleure agence de voyages du monde, et assez confortable… Mais il n’en sort rien !»

Les rêveurs socialistes tenaient bien des congrès passionnés à l’époque de la guerre froide, mais aujourd’hui l’organisation ne sert effectivement à rien. Elle est fréquentée par des partis qui ont soutenu des dictatures. Le parti du Tunisien Ben Ali en faisait partie jusqu’au lendemain de la chute du dictateur. Le bureau du Premier ministre devrait expliquer les raisons qui ont rendu nécessaire le déplacement de Navin Ramgoolam à Cape Town alors que des dossiers prioritaires, dont les municipales, restent en suspens.