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World Class Family Business

23 février 2014, 08:18

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Si en termes de qualité de l’éducation, Maurice dégringole dans le classement des universités en Afrique et dans le monde, en revanche, le nombre d’institutions d’éducation supérieure ne cesse d’augmenter dans le paysage mauricien. Quantité ? Oui. Qualité ? Douteuse, certainement…

 

Au fil des scandales, on voit de plus en plus clair dans la vision du ministre de l’enseignement supérieur : un diplômé par famille, nous avait-il promis. Noble mission pour un pays qui n’a que ses ressources humaines comme atout majeur, sauf qu’il semblerait que c’est les familles des ministres surtout qui profitent du business florissant des universités privées, dont l’accréditation s’avère être un jeu à géométrie variable. Et si leurs passe-droits énervent les autorités indiennes, Rajesh Jeetah et ses proches peuvent toujours compter sur la TEC, dirigée par un Indien, certes blâmé par son pays d’origine, mais défendu par le ministre. On comprend mieux pourquoi Jeetah défend la souveraineté de la TEC et l’intégrité de son directeur.

 

Mais il n’y a plus que les Jeetah, nous avons maintenant les Bappoo au centre des controverses politiques. Voilà, raconte-t-on, un autre cas qui ressemble à un conflit d’intérêts, mais qui n’en est pas un, selon les principaux concernés. Ancien fonctionnaire qui n’a rien à voir avec l’éducation ou la santé publique (voir portrait) l’époux de la ministre de la Sécurité sociale s’est retrouvé propulsé du jour au lendemain au poste de directeur du Dr. D.Y. Patil Medical College. Comme son collègue Jeetah, la ministre a déjà dit qu’elle n’a rien à voir avec cette affaire, qui sent autant le roussi que celle de l’EIILM University. Ainsi, son mari dirige une école qui dépend de ses collègues de l’enseignement supérieur et de la santé, et Mme Bappoo souhaite qu’on aille voir ailleurs.

 

Et si les preuves sont effacées dans les registres, si on cultive une culture de non transparence, si l’ICAC, comme toujours, n’arrive pas à boucler son enquête, et si le Medical Council est bâillonné, alors il ne reste que la presse. Qui sera taxée de vouloir déstabiliser le gouvernement en montant en épingle des affaires qui n’existent pas sur papier. C’est juste une perception de journalistes si on trouve que le pays est pourri, au fond tout va bien, comme le soulignent ces indices internationaux qui nous comparent au reste de l’Afrique.

 

Avant, on voulait se hausser au niveau d’une ‘World Class Education’, désormais on descend au niveau du sol, et on fait des roupies sur la tête de jeunes en quête d’un meilleur avenir professionnel. Et les ministres et leurs proches profitent du ‘business as usual’. Mais il ne faut pas désespérer selon Assirvaden : heureusement que nous avons un Lormus Bundhoo pour mater des Jeetah ou des Bappoo...