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Zot pas honte !?

6 septembre 2009, 03:51

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Zot pas honte !?

 

C’est ainsi qu’il convient d’interpeller le PMSD. Seuls quelques naïfs croient que  Maurice Allet a décidé de quitter l’alliance de l’opposition uniquement parce que le MMM l’a « humilié » en ne lui donnant pas de ticket pour la circonscription Beau-Bassin-Petite Rivière. Les autres – ils sont nombreux – ont compris que le PMSD a passé le point de non-retour. Désormais, l’on ne peut plus dire de ce parti qu’il fonde son action sur des idées. La stratégie assumée des bleus est limpide : « Nu al kot nu gaign nu bout ! »

 

D’emblée, éliminons un faux débat. La fusion PMXD-PMSD dans un grand élan de  réunification de la famille bleue est un écran de fumée. Depuis près de deux ans, des émissaires font la navette entre Xavier Duval et Maurice Allet. Les tentatives sont restées infructueuses pour une raison simple : le leadership du PMSD n’a jamais avalisé les modalités de l’accord parce que « le bout » à pourvoir n’était pas assez gros.

 

 

De la recherche permanente du « bout » le PMSD semble avoir fait son fonds de  commerce depuis 2005. Le parcours erratique du parti depuis 2005 nous le rappelle amplement. Récapitulons. En 2005, les bleus briguent les suffrages au sein de l’alliance MMM-MSM-PMSD. Et se retrouvent dans l’opposition après la défaite du gouvernement sortant. En 2006, le PMSD rejoint le gouvernement, officiellement « pour donner un coup de main ». En 2007, insatisfaits de l’action du gouvernement, Allet et sa suite, se jettent dans les bras de Paul Bérenger. Deux ans plus tard, la bande refait le chemin inverse.

 

 

Sans vergogne, et à chaque fois, le PMSD a cherché à faire accroire qu’il a quitté ou rejoint une équipe sur une question de principe. En 2006, c’était pour empêcher que la population créole – les Joes – ne soit exclue du wagon du développement lancé par le gouvernement. Un an plus tard, c’est en protestation contre le langage guerrier et « raciste » de Navin Ramgoolam envers une partie de la population que le PMSD quitte le gouvernement qu’il avait rejoint « sans conditions ».

 

 

Sans conditions peut-être…mais avec de solides attentes de « bouts ». Si le PMSD a plié bagages, c’est parce qu’il n’a pas obtenu l’élection d’un maire bleu à Beau-Bassin-Rose-Hill. Mais aussi parce qu’il n’a pas eu son quota de recrutement de travailleurs manuels dans certains ministères et municipalités. Allet a « espéré avoir sa part du gâteau » mais ne l’a pas eue. Cela a le mérite d’être clair. Quand le PMSD ou Allet n’ont pas leur « bout », ils désertent !

 

 

C’est donc avec appréhension que l’on se prend à se demander quel « bout » Xavier  Duval a bien pu promettre à Maurice Allet pour qu’il s’arrime encore une fois au wagon du gouvernement. On évoque un éventuel portefeuille de ministre de la Pêche. Mais ce serait un bien gros « bout » ! Ramgoolam a conscience du statut de Poucet – 2 points dans les sondages - de Maurice Allet. Lui dérouler le tapis rouge jusqu’à un ministère serait incongru.

 

 Xavier Duval reste le leader des Joes de l’équipe de Ramgoolam. C’est de son quota de « bouts » qu’il devra piocher pour récompenser l’allégeance de Maurice Allet. Et comme Xavier Duval n’a pas énormément de marge, on ne le voit pas proposer autre chose à Allet que l’assurance d’obtenir quelques tickets pour lui et sa suite aux prochaines élections. Pour Allet, le « bout » vaut la peine d’être pris. Vaut mieux être député élu au gouvernement que candidat battu de l’opposition. C’est ce qu’obtiendront sans doute Allet et sa suite. Si toutefois ils pensent mériter mieux… ils n’auront qu’à aller chercher ailleurs. On l’a bien vu, ce n’est en rien impossible.

 

Rabin BHUJUN