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Dr Vasantrao Gujadhur, ex-directeur des services de santé publique

«Il ne faut pas créer la psychose autour du virus Nipah»

24 septembre 2023, 17:55

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«Il ne faut pas créer la psychose autour du virus Nipah»

Les infections au Covid-19 sont de nouveau en augmentation dans l’hémisphère nord, et de nouveaux variants sont apparus. Doit-on craindre le pire à Maurice alors que l’été montre le bout du nez ? D’autant que dans la rue, nous avons remarqué un retour du masque… Qu’en est-il également du Nipah ?

Avec une nouvelle augmentation de cas à l’étranger, peut-on parler d’un retour du Covid-19 au pays ?

Tout d’abord, il faut être clair dessus. Nous allons continuer à avoir des cas de Covid-19 à Maurice. Le virus circule dans l’air. C’est ainsi partout dans le monde. Comme la grippe, nous continuerons à avoir des cas. Mais, il faut préciser que nous avons des cas de variants et sous-variants d’Omicron qui sont certes plus contagieux mais moins virulents. Et je dois faire ressortir que tant que nous n’avons pas de variants plus sévères, il faut continuer à prendre les précautions nécessaires. Il faut garder en tête que nous devrons vivre avec le virus et qu’il ne s’en ira pas de sitôt. w

Parlons justement des précautions. Les masques devront-ils faire leur retour ? Certains l’ont adopté de nouveau dans les rues, avons-nous remarqué…

Le port du masque est conseillé au cas où vous sentiriez que vous êtes à risque et qu’il y a des cas positifs. Il faut surtout faire ses tests en cas de fièvre. Comme ce sera l’hiver prochainement en Europe, il y aura des cas et avec l’arrivée des touristes, nous serons possiblement impactés mais il faudra se baser sur les statistiques du ministère de la Santé pour connaître la tendance prochainement.

Dose de rappel ou pas ?

Nous avons actuellement les vaccins bivalents qui sont disponibles à Maurice (NdlR, des vaccins contre le Covid-19 qui ciblent la souche originelle et le variant Omicron). Ils sont conseillés aux personnes âgées qui ont plus de 70 ans et ceux souffrant de comorbidités.

«Le virus a toujours existé notamment en malaisie. Or, avec la globalisation, les voyages et le temps d’incubation qui est de 14 jours voire un peu plus, il faut être vigilant et suivre la situation de près…»

Le virus Nipah, faut-il s’inquiéter ?

Pour ce qui est du Nipah, il est important de voir son mode de transmission. Il y a eu quelques cas dans le sud de l’Inde et le virus se transmet de l’animal – la chauvesouris notamment – à l’homme. C’està-dire, il se peut qu’une chauvesouris ait mangé un fruit puis le fruit a été consommé par un humain sans qu’on le lave. La transmission d’homme à homme peut se faire uniquement en cas de contact proche. Par exemple par la salive ou le vomi mais ne se transmet généralement pas dans l’air comme le Covid-19. Ce qui fait que le Nipah ne se propagera pas aussi rapidement que le Covid-19. Il ne faut pas créer la psychose autour du Nipah. D’autant plus que le virus a toujours existé notamment en Malaisie. Or, avec la globalisation, les voyages et le temps d’incubation qui est de 14 jours voire un peu plus, il faut être vigilant et suivre la situation de près... De plus à ce jour, nous n’avons pas eu de preuves que nos chauves-souris locales soient porteuses de ce virus. Il faudrait demander au ministère de l’Agro-industrie mais j’en doute.

Après la chauve-souris, passons du coq à l’âne. On vous a vu assister au congrès de l’opposition PTr–MMM–PMSD récemment. Est-ce que vous songez à rejoindre un parti de l’opposition prochainement ?

Je ne ferais pas de commentaire à ce sujet (rires)...