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Plumes engagées
Il pleure à Port-Louis
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Plumes engagées
Il pleure à Port-Louis

Anaïs Carpenen.
À l’heure du tout à l’image et du buzz sans suite, «l’express» souhaite faire découvrir la plume de poètes, de chanteurs, d’écrivains et de tous ceux qui jettent leur âme sur le papier, et qui mettent en mots des réflexions profondes.
Sous un ciel déchiré par les pleurs des dieux,
Les rues de Port-Louis se vêtirent de gris,
Chaque goutte ajoutant à la mélancolie d’une histoire qui s’écrit à l’encre noire.
Oscillant entre éphémère et infini
C’est ainsi que j’avance sur le fil de nos rêves,
Guidée par les battements d’un cœur qui n’est plus le mien
Il pleure dans mon cœur comme il pleut à Port-Louis,
Mais Théo, ce faux prophète, ne m’avait point avertie,
Pas étonnant qu’il soit maudit.
Ce jour-là, j’ai porté ma plus belle robe,
On aurait dit Aphrodite
J’ai mis mon parfum classique Honey,
Une petite voix me disait que c’était de la folie
Mais je lui ai quand même donné rendez-vous à midi
Dans nos yeux pleins de non-dits,
Nos lèvres nous ont trahis.
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville,
Deux cœurs épris cherchent à tout prix asile, pour mettre à l’abri ce qui est si fragile
Deux cœurs s’accrochent à un fil,
Pour se sortir de cet exil qu’ils ont créé
À force d’épouser les courbes de précipices effrayants,
Vous l’avez bien deviné
Ce sont deux amants.
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur Port-Louis,
Sur l’asphalte ce matin
Résonnent mes émotions refoulées
Foulant le sol ou était-ce le fait de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit ?
Mon sens de l’orientation s’affaiblit
Je vacille lorsque j’entends siffler le train qui m’annonce qu’il s’en va si loin
Il pleure dans mon cœur comme il pleut dans mes yeux
«Ouvre-les», me dit-il, «il y a une belle scène parmi eux et la poésie vois-tu, elle me manque !»
Pas évident lorsqu’ils chantent des mélodies déchirantes.
Tout ce que j’arrive à articuler c’est :
«Les rues de Port-Louis sont tellement vides sans toi Vide de sens, ma vie, j’aurais aimé que ce soit toi !»
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la capitale,
Et contrairement à Verlaine
Je connais la raison de cette peine
Celle d’un amour impossible.
Bio
Anaïs Carpenen
Amoureuse des mots et éducatrice de profession, elle cultive une passion profonde pour la poésie, qu’elle déclame sur scène lorsqu’elle s’accorde un moment pour rêver. Puisant son inspiration dans les expériences de la vie et les récits qui la traversent, elle a trouvé sa voie et son élan dans l’art du slam. Animée par un désir d’épanouissement, elle nous livre aujourd’hui un texte qui lui est cher : une ode envoûtante à la poésie de Verlaine.
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