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Plumes engagées

Il pleure à Port-Louis

10 janvier 2025, 06:53

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Il pleure à Port-Louis

Anaïs Carpenen.

À l’heure du tout à l’image et du buzz sans suite, «l’express» souhaite faire découvrir la plume de poètes, de chanteurs, d’écrivains et de tous ceux qui jettent leur âme sur le papier, et qui mettent en mots des réflexions profondes.

Sous un ciel déchiré par les pleurs des dieux,

Les rues de Port-Louis se vêtirent de gris,

Chaque goutte ajoutant à la mélancolie d’une histoire qui s’écrit à l’encre noire.

Oscillant entre éphémère et infini

C’est ainsi que j’avance sur le fil de nos rêves,

Guidée par les battements d’un cœur qui n’est plus le mien


Il pleure dans mon cœur comme il pleut à Port-Louis,

Mais Théo, ce faux prophète, ne m’avait point avertie,

Pas étonnant qu’il soit maudit.

Ce jour-là, j’ai porté ma plus belle robe,

On aurait dit Aphrodite

J’ai mis mon parfum classique Honey,

Une petite voix me disait que c’était de la folie

Mais je lui ai quand même donné rendez-vous à midi

Dans nos yeux pleins de non-dits,

Nos lèvres nous ont trahis.


Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville,

Deux cœurs épris cherchent à tout prix asile, pour mettre à l’abri ce qui est si fragile

Deux cœurs s’accrochent à un fil,

Pour se sortir de cet exil qu’ils ont créé

À force d’épouser les courbes de précipices effrayants,

Vous l’avez bien deviné

Ce sont deux amants.


Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur Port-Louis,

Sur l’asphalte ce matin

Résonnent mes émotions refoulées

Foulant le sol ou était-ce le fait de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit ?

Mon sens de l’orientation s’affaiblit

Je vacille lorsque j’entends siffler le train qui m’annonce qu’il s’en va si loin


Il pleure dans mon cœur comme il pleut dans mes yeux

«Ouvre-les», me dit-il, «il y a une belle scène parmi eux et la poésie vois-tu, elle me manque !»

Pas évident lorsqu’ils chantent des mélodies déchirantes.

Tout ce que j’arrive à articuler c’est :

«Les rues de Port-Louis sont tellement vides sans toi Vide de sens, ma vie, j’aurais aimé que ce soit toi !»


Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la capitale,

Et contrairement à Verlaine

Je connais la raison de cette peine

Celle d’un amour impossible.

Plumes engagées.jpg

Bio

Anaïs Carpenen

Amoureuse des mots et éducatrice de profession, elle cultive une passion profonde pour la poésie, qu’elle déclame sur scène lorsqu’elle s’accorde un moment pour rêver. Puisant son inspiration dans les expériences de la vie et les récits qui la traversent, elle a trouvé sa voie et son élan dans l’art du slam. Animée par un désir d’épanouissement, elle nous livre aujourd’hui un texte qui lui est cher : une ode envoûtante à la poésie de Verlaine.

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