Publicité
Questions à… Anil Bachoo, ancien député et membre du Parti travailliste
«Il y a des pressions et des menaces pour dissuader les électeurs»
Par
Partager cet article
Questions à… Anil Bachoo, ancien député et membre du Parti travailliste
«Il y a des pressions et des menaces pour dissuader les électeurs»
Selon Anil Bachoo, responsable travailliste dans la région Est, ministres, députés et chatwas s’affairent actuellement à dissuader des partisans de l’alliance PTr-MMM-PMSD à venir en grand nombre au meeting que l’Opposition tiendra à Flacq le 22 septembre.
Comment va la préparation pour le meeting de l’opposition à Flacq prévue pour le 22 septembre ?
Très bien. Je suis confiant que l’électorat de la région se mobilisera. Je parle bien sûr des circonscriptions nos8, 9 et 10. Nous avons toujours travaillé ainsi en ciblant des circonscriptions. Il y aura une bonne foule à ce meeting. Je suis confiant que l’assistance sera très bonne. Nous l’avons constaté lors de nos différentes réunions. La masse silencieuse est avec nous. Elle ne fait pas de bruit, mais elle vient à nos réunions pour partir tranquillement.
Rencontrez-vous des difficultés pour organiser ce meeting ?
Nous ne rencontrons pas de difficulté auprès de l’électorat. Toutefois, il y a le règne de la terreur afin de dissuader la population de venir à nos réunions et au meeting. Ce qui est plus grave. Il n’y a pas que des députés ou des ministres qui tentent de dissuader les électeurs, mais il y a ceux que la population appelle désormais des «chatwas». Ils veulent faire plaisir à leur leader. Ils mettent la pression sur les habitants de la région tout en les menaçant. Je regrette aussi qu’il ait quelques policiers du National Security Service (NSS) qui agissent comme des agents politiques en disant aux électeurs de ne pas aller au meeting car il faut penser à la famille d’abord et aux enfants. Je le répète. Il n’y a que quelques agents du NSS, pas tous, qui agissent ainsi. Il y a aussi des policiers de la Very Important Person Support Unit, attachés auprès des ministres, qui se comportent ainsi. En temps et lieu, il faudra s’en occuper. Imaginez ce qu’ils feront si ce gouvernement du Mouvement socialiste militant revient au pouvoir ? Ce sera un malheur pour le pays.
Ressentez-vous une certaine pression du fait que vous devez ramener une grosse foule pour montrer que les régions rurales sont derrière le Part travailliste (PTr) ?
Je ne ressens nullement ce genre de pression. Je vous le dis, que je suis confiant. Cependant, en plus de 40 ans de carrière dans la politique, c’est la toute première fois que je découvre que des institutions gouvernementales exercent des pressions sur les électeurs. C’est du jamais-vu. You can’t win the heart of the people by pressure. Le peuple demeurera peut-être silencieux, mais son cœur brûle. Kan lakwizin pe pran difé ou pa bous laséminé. Sinon pou éna explozion! Il ne faut pas empêcher le public de s’exprimer. Sinon, d’une façon ou d’une autre, il y aura une explosion. J’avais un guru politique qui m’avait dit ceci en 1982 :«Kan ou anvi atrap enn sat, ou pa bar kat koté. Sat-la pou soté lerla ou pou blesé!» Le gouvernement le paiera cher s’il continue à agir ainsi. Il faut laisser les gens s’exprimer sans pression ni persécution. Je suis confiant que les électeurs vont se déplacer pour ce meeting malgré la pression exercée sur eux. La foule fera le déplacement sans briani, sans pique-nique.
Vous étiez connu comme le roi de l’est. Cependant, vous avez été vaincu à deux reprises. Vous pensez que les électeurs vous soutiendront ?
Un politicien doit savoir se réorienter quand c’est nécessaire. Il doit savoir se réorganiser. Dites-moi quel politicien de carrière n’a jamais connu de défaite ? À Maurice, il y a eu Seewoosagur Ramgoolam, Gaëtan Duval et Razack Mohamed qui ont goûté à la défaite. Je le maintiens, il y a eu foul play lors des dernières élections générales. L’argent coulait à flots. Il y avait la pression sur les électeurs et l’affaire «Katori». De plus, les élections ne se sont pas déroulées comme il le fallait, avec des anomalies. Je sens que c’est différent sur le terrain en ce moment. Il faut arrêter de fragmenter l’électorat en parlant des circonscriptions nos4 à 14. Tout le monde souffre. Nous utilisons tous le même système de santé et éducatif qui fonctionne mal sous ce gouvernement. La cherté de la vie affecte toutes les communautés. Je suis confiant que les choses ne sont pas comme en 2019. Je le sens vraiment. Le PTr a retrouvé ses électeurs tout comme le Mouvement militant mauricien et le Parti mauricien social démocrate, nos partenaires d’alliance.
Est-ce vous auriez aimé être candidat comme votre leader lors des prochaines élections ?
C’est le parti qui décide. Je suis en politique depuis 40 ans. Still going strong!
Publicité
Les plus récents