Pendant toute sa carrière jusqu’à sa retraite, il a été constamment et solidement encadré par des femmes, qu’elles soient directrices ou vendeuses. Pour la Journée internationale des droits de la femme, Indur Manraj a voulu exprimer sa gratitude envers ces femmes pour leur soutien constant, et souligner comment il a été inspiré par leur détermination et leur volonté à se surpasser, partageant avec lui leur force et leur énergie.

«Vous les femmes, vous le charme, vos sourires nous attirent et nous désarment…» Les paroles de la chanson de Julio Iglesias Pauvres diables résonnent particulièrement avec l’histoire d’Indur Manraj, un jeune retraité de 67 ans. Durant ses plus de 30 années de carrière, il a toujours été entouré de femmes ; une chance, diront certains. Son parcours commence en 1974, juste après avoir terminé ses études au collège Presidency, à Curepipe, avec des distinctions en chimie et en biologie. À l’époque, l’éducation est payante et venant d’une famille modeste, sa mère veuve n’a pas les moyens de financer ses études. «En mars 1974, j’ai été embauché en tant qu’enseignant au collège Stratford, dans le département réservé aux filles, sous la direction d’une rectrice.»

Ainsi débute son périple entouré de la gent féminine. De plus, sa sœur, résidant en Angleterre, lui apporte un soutien financier pour des études en Inde. «J’ai fréquenté un collège mixte, mais où les filles étaient en majorité. Diplômé en biologie et en chimie, je suis retourné à Maurice. Cependant, au début des années 80, avec l’augmentation du nombre de diplômés, je n’ai pas eu l’opportunité de poursuivre une carrière dans l’enseignement.»

«Une femme au poste de PM»

Cela marquera le début d’une nouvelle aventure, cette fois-ci dans l’industrie textile.* «En 1982, j’ai rejoint United Knitters Ltd à Plaine-Lauzun, l’une des premières usines de pull-overs de Maurice, dirigée par une Hongkongaise, comme Chief Quality Controller, et l’usine employait environ 1 200 ouvrières. Au bout de neuf mois, j’ai été promu au siège en tant qu’inspecteur des exportations de tricots. Il y avait alors six usines réparties à travers l’île, et même dans mon département, une femme était à la tête.»*

En 1984, il amorce un nouveau chapitre de sa vie. Il se marie et change d’entreprise en rejoignant Floréal Knitwear. «Mon manager était d’origine chinoise, mais après six mois, j’ai décidé de retourner à ma première entreprise, ne me plaisant pas dans cette usine», se souvient-il. Ce fut alors une période de dix ans sans accroc dans son travail. En 1994, son frère ouvre un supermarché à Floréal, Purelait Store, et Indur y travaille. *«J’ai occupé le poste de manager, entouré de sept femmes, et j’ai dirigé l’établissement jusqu’en 2003.» *

À cette époque, il se tourne vers les boutiques touristiques, décrochant un poste d’Operations Manager, chargé de la gestion de deux magasins, l’un à Curepipe et l’autre à Floréal, supervisant une équipe de 18 employées. En 2006, il opte pour un emploi de responsable de la sécurité dans un casino à Vacoas, où, une fois de plus, il est entouré de femmes. En 2010, il retourne aux boutiques touristiques, couvrant les régions de Case-Noyale, La Gaulette et Le Morne. En 2013, il travaille pour un dentiste à Curepipe, assisté par deux secrétaires femmes. Au bout de cinq ans, il prend sa retraite, et aujourd’hui, il loue une maison où ses locataires sont deux femmes.

Être aux côtés des femmes a enrichi le respect d’Indur Manraj à leur égard. Il reconnaît avoir toujours maintenu une distance professionnelle avec ses collègues féminines, privilégiant le respect mutuel. Cette attitude, selon lui, garantit l’égalité au sein de l’équipe. Il exprime sa gratitude d’avoir eu l’opportunité de côtoyer autant de femmes dans son environnement professionnel et il aspire à voir un renforcement de leur présence aux postes de responsabilité dans la société. Il envisage même la possibilité d’une femme accédant au poste de Premier ministre à l’avenir.