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Projets de logements NSLD

Inflation des coûts

18 septembre 2024, 10:00

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Inflation des coûts

Le ministre du Logement a procédé à l’inauguration de 76 nouveaux logements de la NSLD hier, à Valetta.

En mars 2023, le coût d’une maison de la New Social Living Development (NSLD) était de Rs 2,7 millions, en septembre 2023, il était de Rs 2,72 millions et en septembre 2024 Rs 3 millions, comme l’a annoncé le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, à Henrietta il y a quelques jours. Ce chiffre a connu une forte augmentation depuis pour atteindre… Rs 3,74 millions.

Alors que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et Steven Obeegadoo ont procédé à l’inauguration de 76 nouveaux logements de la NSLD hier, à Valetta, si l’on se réfère à un document qui nous est parvenu, il faut ajouter aux Rs 2,7 millions par maison, des frais de Rs 690 463 pour l’installation off-site de l’électricité, l’eau, le tout-à-l’égout et des drains. À cela, il faut ajouter Rs 124 250 pour l’acquisition du terrain et Rs 62 863 pour les frais de consultants. Ces dépenses additionnelles communes ne seront pas passées au bénéficiaire du logement.

Mais le bénéficiaire devra payer un tiers de Rs 54 800, soit Rs 18 267, représentant un mystérieux «price adjustment» de 2 % du montant du contrat de la maison. Le document décrit ces frais comme une «obligation applicable as from the 13th month of construction…» La NSLD devra débourser en tout Rs 438,4 millions pour le constructeur sous cette rubrique. Contacté, un haut cadre de la NSLD nous dit que ce sont des frais encourus en plus par les constructeurs à la suite de l’inflation et que ces derniers ne seront payés que contre des justificatifs.

Enter MHC

Il y a aussi d’autres coûts de Rs 158 millions à payer aux constructeurs (Rs 6 592 payable par le bénéficiaire). Mais surtout Rs 438 millions additionnelles à débourser comme intérêts (6 %) à Building Society Fund Ltd, appartenant à la Mauritius Housing Holdings Ltd, dont l’adresse des directeurs se trouve à la MHC Building, mais appartenant au gouvernement. Ces Rs 438 millions seront intégralement aux frais des «heureux» bénéficiaires de ces 8 000 maisons, qui paieront chacun Rs 54 750. Pourquoi le gouvernement ne contribue-t-il pas au paiement de ces intérêts ? Probablement parce que c’est le gouvernement, au final, qui recevra ces intérêts – à travers Mauritius Housing Holdings Ltd – et qu’il ne peut pas se payer lui-même ?

Untitled-1.jpg Ce sont les «cost of finance of private investors» qui intriguent le plus…

Mais pourquoi faut-il payer Rs 438 millions d’intérêts à cette Building Society Fund Ltd ? Tout simplement parce qu’elle a prêté Rs 7,3 milliards à la NSLD, car visiblement avec l’inflation, en si peu de temps, des coûts réclamés par les 13 constructeurs, il y aurait un trou qu’il fallait combler. Mais d’où proviennent ces Rs 7,3 milliards ? Le document en notre possession parle de «private investors». Qui sont ces derniers ? Les clients de la MHC qui épargnent dans des comptes PEL ? La MHC ne répond pas. Chez la NSLD, notre interlocuteur maintient que cette grosse somme a été levée séparément par Building Society Fund Ltd et n’ont pas été puisées, selon lui, des contributions PEL des clients de la MHC. Il nous assure que de toute façon, dès que les maisonnettes seront vendues, les recettes (environ Rs 1 million par bénéficiaire) seront utilisées pour rembourser Building Society Fund Ltd.

Mais pourquoi le ministère des Finances n’a-t-il pas avancé cette somme à la NSLD ? Pour ne pas augmenter la dette, probablement. En attendant, est-on en train de «déloger» Saint-Pierre pour loger Saint- Paul ? Et si les Rs 7,3 milliards ne sont pas reçues des bénéficiaires ? Un autre trou sera créé. À la MHC.

Pour Osman Mahomed, «le budget pour ces 8 000 logements a été largement dépassé. On paye les entrepreneurs, choisis, je vous le rappelle, sans appel d’offres, tout ce qu’ils réclament». Et concernant ces 2 % de frais additionnels, pour lui, ils ne sont pas justifiés. Et enfin, il s’interroge aussi sur l’origine de ces Rs 7,3 milliards dont personne n’a entendu parler. «Il est clair que le gouvernement ne contrôle plus les coûts soit par incompétence soit pour faire plaisir aux copains dans ce qu’il a qualifié depuis le tout début comme un ‘festival de contrats’.»