À l’heure du tout à l’image et du buzz sans suite, «l’express» souhaite faire découvrir la plume de poètes, de chanteurs, d’écrivains et de tous ceux qui jettent leur âme sur le papier, et qui mettent en mots des réflexions profondes.

Je suis l’écho d’une foule, un visage sans nom,

À la recherche de lumière, dans un écran, un trône.

Influenceur ou influencé, qui mène la danse ?

je me perds dans les reflets, une étrange romance.

Sur TikTok, les trends défilent, minute après minute,

Des corps qui se contorsionnent, des sourires en chute.

Un filtre ici, un like là, je cours après des vues, mais qui suis-je vraiment,

derrière cette avenue ?

Je scrolle, je clique, je m’accroche à des chimères,

À des vies photoshopées, sous une pluie de lumières.

Les algorithmes me guident, comme un marionnettiste,

Je suis une ombre parmi d’autres, dans ce bal réaliste.

Je m’inspire, je m’aspire, je me laisse emporter,

À devenir ce qu’ils veulent, à m’oublier, à flotter.

Dans ce monde où l’éphémère est roi, je me noie,

Sous les vagues de tendances, mon identité est sans

loi.

Ils me disent : «Sois toi-même», mais que veulent-ils dire ?

Être soi dans ce mirage où tout se déchire.

Je danse sur leurs rythmes, je m’habille de leurs mots,

Mais au fond de moi, une question : suis-je l’écho ?

Influenceur ou influencé, la ligne est floue,

Je suis le produit et le marché, tout à coup.

Un like pour un sourire, un follow pour un espoir,

Mais la mélancolie me rattrape, au creux du soir.

Dans ce monde pixelisé, où tout semble parfait,

Je cherche encore la vérité, dans ce jeu malhonnête.

Et si demain je ferme les yeux, que reste-t-il de moi ?

Un souvenir virtuel, qui s’efface dans la foi.

Alors je me questionne, sur ce fil incertain,

Entre l’être et le paraître, où se trouve le chemin ?

Dans ce ballet de visages, où chacun se fond,

Qui suis-je vraiment, dans cette illusion ?

Bio

Gabriel Gaspard

Cet ingénieur en informatique et «scrum master» dans une société de technologies de l’information à Montréal, il est détenteur de deux maîtrises en ingénierie informatique et en gestion. À 42 ans, il pose des mots sur ses pensées à ses heures perdues, surtout sur tout ce qui touche de près ou de loin à la société et aux comportements humains. Les diplômes ne sont pour lui que des feuilles de papier qui l’aident à gagner sa vie car sa vraie vie, ce sont les mots.