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Collecte de données personnelles
Internet gratuit : Cadeau piégé pour les jeunes ?
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Collecte de données personnelles
Internet gratuit : Cadeau piégé pour les jeunes ?
La plateforme citoyenne Pa tous nou SIM Card exprime de vives inquiétudes concernant l’initiative du gouvernement d’offrir l’accès gratuit à Internet aux jeunes âgés de 18 à 25 ans. Alors que la question du réenregistrement des cartes SIM est toujours en suspens devant la Cour suprême, avec un verdict qui tarde à être rendu, ce collectif alerte sur les implications de cette nouvelle démarche gouvernementale, jugée potentiellement dangereuse. Le collectif appelle à la prudence face à une initiative qui, selon lui, «sous des dehors attrayants, pourrait avoir des conséquences durables et dangereuses pour les jeunes et leur vie privée.»
Il est important de rappeler que la justice a ordonné le statu quo en attendant l’examen de la plainte constitutionnelle déposée par l’avoué Pazhany Rangasamy. Cette plainte conteste les règlements entourant le réenregistrement des cartes SIM, évoquant notamment les risques liés à la collecte et à l’utilisation des données personnelles des citoyens. Le collectif Pa tous nou SIM Card s’inquiète du fait que les jeunes, pour bénéficier de l’accès gratuit à Internet, devront fournir leurs données personnelles, y compris une photo. Pour Linda Lam, porte-parole du collectif, il y a des raisons de se méfier : «Le timing nous interpelle. Pourquoi ci bler autant de jeunes alors que les élections approchent ? Nous leur demandons de faire attention. Aujourd’hui, ils ne travaillent pas encore, mais dans quelques années, toutes leurs données seront déjà sauvegardées.»
Le collectif précise que leur démarche est apolitique et vise simplement à sensibiliser les jeunes aux dangers potentiels. Ils pointent aussi du doigt le rôle de la Mauritius Revenue Authority (MRA) dans la collecte des données. «Pourquoi les jeunes, qui ne paient pas encore d’impôt, doivent-ils fournir leurs informations à la MRA ?», se demande le collectif.
La plainte constitutionnelle déposée par Pazhany Rangasamy reprendra le 30 septembre avec l’audition des témoins. Après l’audience, de nouvelles dates devront être fixées pour les plaidoiries orales, ce qui pourrait repousser le jugement final à décembre ou au-delà. Le collectif s’interroge si cette initiative gouvernementale, qui oblige les jeunes à (ré)enregistrer leur carte SIM, ne constitue pas un outrage à la cour, en allant à l’encontre de l’ordre de statu quo émis par la cheffe juge.
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