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Phoenix

Intrusions, harcèlement et attouchements : Jean Cyril Froid récidive

18 juillet 2025, 11:49

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Intrusions, harcèlement et attouchements : Jean Cyril Froid récidive

Jean Cyril Froid, connu des services de police pour des faits répétés d’agressions et d’intrusions.

Jean Cyril Froid, 50 ans, a été arrêté le mardi 9 juillet par la police de Phoenix après s’être introduit sans autorisation au domicile de deux jeunes mères vivant à Résidence Palmerston. L’homme, bien connu des victimes, est accusé d’avoir saisi l’une d’elles par les hanches avant de prendre la fuite. Deux nourrissons se trouvaient également dans la maison au moment des faits.

Si cette affaire choque, elle ne surprend plus ceux qui connaissent l’historique du suspect. Ce dernier fait l’objet de plaintes répétées pour des faits d’agressions sexuelles, d’attouchements, de menaces au couteau et d’intrusions. Plusieurs proches de son ex-épouse – principalement des femmes – affirment vivre sous la terreur depuis des années, sans que la justice ait su les protéger durablement. Jean Cyril Froid a été placé en détention provisoire à la prison de Beau-Bassin. Une caution lui a été accordée, mais aucun proche ne s’est présenté pour la régler. Dans son voisinage et parmi les victimes, on évoque un homme instable, dangereux et obsédé par une vengeance personnelle dirigée contre la famille de son ex-compagne, qu’il tiendrait pour responsable de son isolement.

Cette dernière aurait réussi, après de longues années de violences physiques, sexuelles et psychologiques, à se libérer de son emprise. Aujourd’hui, elle vit à l’étranger avec leurs enfants. Mais pour ses proches restés à Maurice, le calvaire continue. À chaque remise en liberté, Jean Cyril Froid serait revenu rôder autour de leurs domiciles, s’y introduisant parfois, pour les intimider, les agresser ou les menacer. Certains épisodes auraient été filmés ou signalés aux autorités, mais n’ont donné lieu à aucune suite concrète. Face à l’absence de mesures efficaces, plusieurs membres de la famille de l’ex-épouse ont dû quitter le pays pour tenter de se reconstruire ailleurs. Certains ont refait leur vie au Canada ou en France, fuyant un climat devenu invivable. D’autres vivent barricadés, en vigilance constante, redoutant une nouvelle intrusion ou un passage à l’acte plus grave. Une belle-sœur aurait été contrainte de fermer son commerce de proximité. Une autre évite toute sortie seule. La peur est devenue une compagne du quotidien.

Cette affaire trouve un écho glaçant dans un dossier récent révélé par L’express : celui d’un pédocriminel récidiviste, remis en liberté après une première condamnation, qui a de nouveau agressé un enfant à peine un mois plus tard. Là encore, les signaux d’alerte étaient bien présents. Là encore, une victime aurait pu être évitée si les mécanismes de contrôle avaient été plus rigoureux.

Dans le cas de Jean Cyril Froid, les alertes sont nombreuses et anciennes. Son nom figure dans des dossiers de police, de la Child Development Unit (CDU) et des services sociaux depuis plus d’une décennie. Son ex-épouse, ses anciennes belles-sœurs, ses sœurs y compris des enfants à l’époque, ont lancé des appels au secours. À chaque fois, il a été relâché. À chaque fois, il a récidivé.

Le passé familial du suspect alourdit encore le tableau. Son père, aujourd’hui décédé, avait lui aussi été accusé d’actes de violences extrêmes, dont le viol de son épouse en présence de leurs enfants. Une intervention conjointe des autorités et des médias avait été nécessaire pour soustraire la mère à ce climat d’abus. Les enfants du couple, à l’exception de Jean Cyril Froid, avaient été placés dans des institutions. Des années plus tard, l’une de ses sœurs a été retrouvée morte dans la maison familiale – une demeure qu’il continue d’occuper aujourd’hui. Les autres membres de la fratrie ont coupé tout lien avec lui.

Les proches des victimes appellent aujourd’hui à une réaction immédiate des autorités judiciaires et sociales. Ils réclament des peines fermes et incompressibles en cas de récidive, un suivi psychiatrique obligatoire pour les agresseurs violents ou instables et l’interdiction formelle d’approcher ou de contacter les victimes. Ils demandent aussi un meilleur accompagnement, à la fois juridique, psychologique et social, pour les femmes et familles menacées, souvent laissées seules à gérer l’après.

«On ne veut plus vivre dans la peur. Ce qu’on demande, c’est qu’il soit tenu à distance, qu’il soit suivi, et que les autorités fassent enfin leur travail», confie l’une des proches. La question reste entière : combien de récidivistes devront encore être relâchés pour que le système judiciaire mauricien prenne enfin la mesure du danger qu’ils représentent ?

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