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Questions à...Dev Jokhoo
«It’s a total intelligence failure!»
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Questions à...Dev Jokhoo
«It’s a total intelligence failure!»
Les incidents survenus dans la soirée de samedi lors du concert organisé par le groupe Attitude à la Citadelle soulèvent de nombreuses interrogations. Ces incidents auraient-ils pu être évités ? La police a-t-elle failli à sa tâche ? La cellule d’intelligence et de renseignements de la police a-t-elle failli à sa mission ? Nous avons sollicité les impressions de l’ancien directeur du National Security Service (NSS), Dev Jokhoo, après qu’un groupe organisé et armé ait débarqué pour mettre prématurément fin à l’événement et semer la terreur.
Quelle leçon pouvons-nous tirer de ces incidents et de ces scènes de violence survenus à la Citadelle ?
La plus grande leçon que nous pouvons en tirer de cette affaire est la suivante : «It’s a total intelligence failure!» Si les services de renseignements avaient été efficaces, ces inci- dents auraient pu être évités. Les Casernes centrales et la Special Support Unit (SSU) se trouvent à cinq minutes de la Citadelle. Des équipes auraient pu être en stand-by dans des postes de police de la région, comme au poste de Pope-Hennessy. Avec ce groupe de personnes qui s’est déplacé pour semer le trouble, les officiers qui surveillent les caméras Safe City auraient dû remarquer des véhicules suspects qui circulaient. Avant, il n’y avait pas de caméras de surveillance, mais maintenant, il est facile de suivre le mouvement d’un véhicule de Souillac à Grand-Baie. Si les officiers étaient efficaces, la police aurait dû anticiper ces incidents, d’autant plus que depuis quelques jours, plusieurs marches pacifiques et activités liées au conflit israélo-palestinien ont eu lieu dans le pays.
Un haut gradé a porté plainte après les incidents et explique qu’il s’est rendu sur place après avoir reçu des informations indiquant que des incidents pourraient éclater, mais que des agents de sécurité ont empêché la police d’y avoir accès. Était-ce aux agents de sécurité de décider ou à la police ?
Je me demande comment des agents de sécurité peuvent interdire l’accès d’un lieu à la police. Selon la Police Act, que les policiers soient en service ou pas, ils ne peuvent se voir refuser l’accès à quelque endroit que ce soit. Le haut gradé aurait dû prendre des mesures appropriées s’il s’est retrouvé dans cette situation et avertir les agents de sécurité du fait que leur comportement constitue une infraction passible d’une arrestation, notamment pour «obstruction à la police».
Nous avons plusieurs unités de renseignements dont le «Field Intelligence Office» (FIO) et le NSS, entre autres. Parlez-nous de ces différentes unités et quel est leur rôle ?
Chaque unité et district a sa propre cellule d’intelligence. L’Anti-Drug and Smuggling Unit a également sa propre cellule de renseignement. Le FIO est une unité de renseignement spécialisée dans la collecte d’informations sur le terrain et il a été mis en place pour se focaliser sur la «criminal intelligence». Si les agents disposent d’informations crédibles concernant un cambriolage par exemple, ils doivent avertir les autorités afin que des policiers soient déployés pour contre- carrer les plans des malfaiteurs, et aider, dès lors, à appréhender les suspects ou à retrouver les cachettes où les pièces à conviction sont conservées. Le NSS est généralement responsable de la sécurité nationale et de la protection des intérêts nationaux.
Il est à noter que le NSS ne fait pas partie de la police. They are pulled from the police, mais les agents ne s’acquittent pas des tâches couramment effectuées par la police. Cependant, il peut arriver qu’ils intègrent un certain aspect du «renseignement criminel». Si les officiers recueillent des informations de nature criminelle, ils en informent le commissaire de police. De plus, le budget alloué au NSS ne figure pas dans le budget alloué à la police, mais provient du PMO (Prime Minister’s Office). Il en va de même pour la cellule antiterroriste. Cette unité ainsi que le commando maritime ont été créés à la suite des attentats de Mumbai.
Il y a eu une vague d’arrestations depuis dimanche suite à ces incidents et les suspects comparaissent en cour pour «damaging property by band» et «illegal gathering». Ces charges sont-elles justifiées ?
La charge de «damaging property by band» tient la route dans ce cas. Des équipements et instruments de musique ont été saccagés et endommagés. La charge de vagabondage est également applicable car ces individus ont eu accès à un lieu sans autorisation. Il y a aussi la charge de complot qui pourrait être applicable. Ces individus se sont-ils entendus pour semer le trouble ? Il y a des éléments à prendre en considération avant de loger les accusations provisoires.
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