Publicité

Parlement

Joe Lesjongard: «J’ai des doutes, mais je reste optimiste pour l’avenir de nos enfants»

17 avril 2025, 07:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Joe Lesjongard: «J’ai des doutes, mais je reste optimiste pour l’avenir de nos enfants»

Lors de son intervention sur le National Agency for Drug Control Bill, le leader de l’opposition Joe Lesjongard a salué la volonté d’agir, tout en exprimant de sérieuses réserves sur l’efficacité de la nouvelle agence.

Il a rappelé que les drogues de synthèse «transforment les consommateurs en zombies», comme on le voit sur les réseaux sociaux. Selon lui, la lutte contre ce fléau repose sur trois piliers : la réduction de l’offre, de la demande et des risques. Il insiste sur la prévention, le suivi post-cure et la réhabilitation.

Concernant la méthadone, il précise : «La méthadone a été introduite non pas pour mettre fin à la toxicomanie, mais pour enrayer la propagation rapide du VIH (…) C’est une substance très addictive. Il sera très difficile pour un toxicomane de s’en désintoxiquer.» Il déplore qu’«aujourd’hui plus de 10 000 utilisateurs de méthadone suivent une thérapie d’entretien qui leur est presque imposée». Il appelle à plus de liberté pour les usagers : «Je pense qu’il faut les laisser libres de leur décision et de l’utiliser de manière discontinue jusqu’à ce qu’ils soient abstinents.»

Joe Lesjongard propose également une amnistie pour les personnes condamnées pour simple consommation de drogue afin de leur permettre d’obtenir un certificat de moralité vierge et de faciliter leur réinsertion : «Je propose d’envisager sérieusement une amnistie.»

Il regrette le manque d’indépendance de la nouvelle agence, estimant qu’«une analyse objective des données» en dépend. Il s’interroge sur la nomination du CEO, dont les méthodes pourraient être dépassées par rapport à ce qui se fait ailleurs.

Il soulève aussi un point crucial : Est-ce que la National Agency for Drug Control sera chargée de la saisie des drogues ? Pour lui, confier à une seule institution les missions de saisie, arrestation, réhabilitation et réinsertion serait problématique.

Enfin, il critique la clause de confidentialité du projet, qui prévoit une amende allant jusqu’à Rs 100 000 et deux ans de prison : «Les barons de la drogue sont récompensés bien plus pour des informations cruciales permettant d’éviter la perte d’une cargaison ou même l’arrestation.»

Tout en saluant les efforts de la National Agency for the Treatment and Rehabilitation of Substance Abusers (NATReSA), qu’il jugeait efficaces, Lesjongard appelle à une vraie évaluation des méthodes existantes, notamment la distribution de méthadone, qui reste stigmatisée dans certaines régions.

«Nous mettons tous les efforts de réduction sous un même toit, donnons-leur le temps de voir si cela fonctionne (…) Le fléau de la drogue ne date pas d’hier (…) J’ai des doutes sur la capacité de cette nouvelle institution à fournir des résultats, mais je reste optimiste car cela concerne l’avenir de nos enfants.»

Publicité