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David Koenig (nouveau champion de Maurice)
«J’ai passé pas mal de nuits à rêver de ce titre»
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David Koenig (nouveau champion de Maurice)
«J’ai passé pas mal de nuits à rêver de ce titre»
Photo symbolique de David Koenig entouré de Rayhan Alladeen et Rajesh Ramdenee les deux ténors du rallye mauricien. David Koenig les rejoints désormais dans le cercle fermé des champions de Maurice..
2008 – 2023, 15 ans entre ses débuts en rallye et la consécration. David Koenig a été sacré champion de Maurice, il y a deux semaines au terme d’une saison palpitante a tous les niveaux. Lors de la 24e Ronde Toyota organisé par le Motor Racing Club au début de ce mois, il a pris la deuxième place au scratch derrière le vainqueur Xavier Lachkar.
Ce titre vient récompenser une saison ponctuée par une régularité exemplaire car en terme de patience, David Koenig et son co-pilote Julien Audibert, en connaissent un rayon. Si à leurs débuts, ils roulaient en Volkswagen Polo G40, les deux compères ont ensuite migré vers une Renault Clio RS qui en a connu des vertes et des pas mures.
(Remise des prix Yacco. © Motor Racing Club)
Comme en 2017 par exemple, ou à l’entame de la dernière épreuve du championnat, le tandem Koenig-Audibert est exaequo a la première place du championnat et ayant roulé avec des pneus secs alors qu’il pleuvait, la Clio fait une sortie de route qui les avait privés du titre. «J’ai éprouvé beaucoup de regrets puisqu’on était passé à deux doigts du sacre», se souvient-il.
Un de ses autres regrets est qu’il n’a jamais pu inscrire son nom au palmarès du Memorial Challenge Gerard Ah Mouck, Marc et Robert Koenig. Une épreuve annuelle qui était dédiée aux pilotes disparus. Son père, Marc était une figure très respectée du giron du rallye à Maurice. Et David était au premières loges quand son père arpentait les spéciales mauriciennes dans la mythique Simca Rally.
(David Koenig et Julien Audibert s’adjugent leur premier titre de champion de rallye. © Motor Racing Club)
Même s’ils n’ont jamais partagé un rallye ensemble, David et son père ont pu partager le baquet de pilote et co-pilote lors d’un slalom au Centre Commercial de Phoenix. «C’est un héritage, une passion qu’il m’a laissé. J’ai une grosse pensee pour lui en recevant ce titre», fait ressortir le nouveau champion de Maurice.
Et la Clio comme on le disait plus haut, a connu plusieurs améliorations au niveau du moteur et de la boite de vitesse, mais a un moment ou un autre, soit il y avait une casse moteur ou une sortie de route pour les empêcher d’atteindre le Graal.
(Le haut fait de leur saison : une victoire au scratch lors du Rallye Eiffel. © Motor Racing Club)
D’ailleurs, après que le moteur ait fait des siennes en 2020, David Koenig a été forcé à remettre un moteur d’origine dans la voiture et depuis 2020 c’est avec cette «vieille dame» qu’il va prendre son mal en patience. Encore une fois, dira-t-on. «C’est un peu comme Raymond Poulidor qui n’abandonne jamais», lance-t-il.
On ira un peu plus loin. Ayant fréquenté le collège Saint-Joseph durant son adolescence, il a connu les années intercollèges d’athlétisme ou l’établissement estudiantin curepipien a attendu de longues années avant de connaitre la gloire d’être vainqueur toutes catégories. La patience est une vertu, mais elle s’apprend aussi.
(Julien Audibert et David Koenig exprimant leurs remerciements aux organisateurs et à toute leur équipe. © Motor Racing Club)
Ces années à rouler sur les spéciales, à apprendre de ses ainés, comme Rajesh Ramdenee et Rayhan Alldeen, des autres jeunes pilotes, à perfectionner son équipe d’assistance lui permet d’aujourd’hui de savourer ce titre. « Julien et moi, nous ne sommes rien sans toute cette équipe et nos familles qui nous soutiennent à chaque rallye. Nous ne nous sommes jamais découragés », insiste le pilote de 45 ans.
Et cette saison ne fut pas comme les autres ou il y avait une domination à outrance de soit Rajesh Ramdenee ou soit de Rayhan Alladeen. A chaque épreuve, cette année, il y avait un vainqueur différent. Et parmi, le duo David Koenig-Julien Audibert lors de la deuxième des cinq épreuves au programme. Ce qui laissait la chance a tout le monde de ravir le titre.
(David Koenig et Julien Audibert sur le podium de la Ronde Toyota. © Motor Racing Club)
Lors de la Ronde Toyota tout semblait indiquer que Rayhan Alladeen et sa nouvelle Mitsubishi Evo 9 allait se diriger vers la victoire. Mais Xavier Lachkar, vainqueur de l’épreuve inaugurale du championnat MRC restait au contact dans sa Toyota Yaris GR tandis que David Koenig s’assurait à finir le rallye et ne pas répéter les mêmes erreurs du passé.
Et en ce changement de saison et les aléas de la météo, la pluie s’invitait à la fête. «Les gens disent que j’aime la pluie. Je précise que je n’aime pas la pluie, je préfère largement piloter dans le sec, mais disons que quand il pleut, ça remets certaines voitures à niveau, ça ramène leur puissance a notre niveau et ça nous permets, avec la Clio, de nous rapprocher d’eux», analyse-t-il.
Au menu de la Ronde Toyota, il y avait un passage à Plaine Champagne. «C’est notre circuit fétiche, sous toutes les formes. C’est notre spéciale de prédilection» avoue l’habitant de Rivière-Noire. Et à La Nicolière, le lendemain, suite à un problème mécanique, Rayhan Alladeen devait dire au revoir à la victoire au scratch. Xavier Lachkar remportait ce rallye et par la même occasion, le titre de champion de Maurice de Groupe A et le non négligeable titre de vice-champion de Maurice
(Les pilotes champions 2023 prenant le départ de la Ronde Toyota au volant de leur Renault Clio 2.0. © Motor Racing Club)
David Koenig, lui, finissait deuxième au scratch. Une place suffisante pour être sacré. «Au fur et à mesure de la saison, nous avons vu les chances augmenter et nous sommes restes fixes sur notre objectif. Ça a marché. Toutes les planètes étaient alignées. On ne gagne pas à la loterie tout le temps», résume-t-il, sa saison 2023 ou il a terminé (au scratch), deuxième (premier rallye), premier (deuxième rallye), quatrième (troisième rallye), cinquième (quatrième rallye) et deuxième (cinquième rallye)
(A gauche Pascal Frémont de Yacco France et a droite Guillaume Babet de Yacco Maurice lors de la remise des prix du sponsor de la Renault Clio. © Motor Racing Club)
«J’ai passé pas mal de nuits à rêver de ce titre, c’est un rêve d’enfant qui se réalise pour Julien et moi. Nous sommes tellement heureux», laisse entendre le pilote de la Clio. «Nous savions que la saison 2023 allait être dur car le niveau avec les nouvelles voitures était monté d’un cran. Nous savions aussi qu’il fallait être régulier et ne commettre aucune erreur s’il fallait faire un bon classement. Nous avons donc bossé dur afin de rendre la voiture, le plus fiable possible grâce à toute notre équipe, les mécanos, Saeed, Azad, Ludovic et Yannick, notre électricien, Jean-Michel, notre tuner, Niven Chetty qui nous a donné une voiture au top de sa performance, l’équipe de Tiremaster, Ravin et Avish pour nous avoir donné un parallélisme au top et nos sponsors Yacco Maurice et Renault Maurice. Nous remercions la MRC qui nous offre de beaux rallyes. Un merci aux amis, aux spectateurs et aux fans de rallye qui nous ont encouragés. Nous remercions nos familles qui nous supportent depuis longtemps et qui passent des moments durs quand nous ne sommes pas là. Je remercie particulièrement Julien sans qui tout cela n’aurait pas été possible. Il a fait un travail formidable et mérite lui aussi le titre de champion», conclut David Koenig.
Credit photos: Motor Racing Club
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