Priya Toolsee, conseillère du village de Mare-Albert, et proche du Mouvement socialiste militant (MSM), risque d’être expulsée de son groupe. Ses collègues lui reprochent d’être fiancée au président du district, un travailliste. Elle nous livre ses sentiments en cette journée dédiée à la cause des femmes.

Nous célébrons la Journée internationale de la femme. Que ressentez-vous ?

Il faut toujours valoriser la femme. Malheureusement, kot mwa, ils dénigrent la femme. Ils n’ont pas de respect pour la femme. Ils ne veulent pas que la femme progresse.

Pourquoi vous dites «kot mwa» ?

Je fais référence à l’équipe de conseillers dont je fais partie. Ses membres auraient dû encourager les femmes, mais ils font le contraire, alors que Pravind Jugnauth a pris l’engagement devant des milliers de femmes au Swami Vivekananda International Conference Centre qu’il y aurait 30 % de femmes sur sa liste de candidats aux élections générales. Il faut d’abord commencer à respecter les femmes au sein des conseils de village et de district. Il faudra commencer à avoir plus de femmes au sein de ces conseils. La présence de la femme est importante n’importe où. Il faut une mère à la maison. Il faut la femme comme enseignante dans les écoles ou comme infirmière dans les hôpitaux.

Vous pensez être victime d’une injustice ?

Oui, je suis victime d’une injustice. Ils disent que je suis dans l’illégalité. Toutefois, mes affaires personnelles demeurent personnelles. J’ai aussi droit à une vie.

Mais votre fiancé est un membre du PTr et il n’est pas apprécié par les conseillers du MSM…

Il faut faire la différence entre la vie personnelle d’un individu et sa vie publique. Chacun a le droit d’avoir son opinion politique. Chacun a le droit d’avoir une profession différente. Lui et moi, nous avons chacun notre responsabilité sociale. Je suis dans ce conseil de village pour aider les habitants. C’est un engagement social que j’ai pris.

Mais vous faites aussi de la politique ?

J’étais déjà une travailleuse sociale avant mon élection au conseil de village. Je fais du social. Je ne considère pas mes actes comme étant de la politique. Je demande aux femmes de me soutenir et de me suivre en faisant du social. J’œuvre pour les habitants. Malheureusement, il y a des bandits qui nous mettent des bâtons dans les roues. Vous savez, j’ai un immense respect pour Kobita Jugnauth, pour Navina Ramyad, pour Kalpana Devi Koonjoo-Shah et pour Fazila Daureeawoo-Jeewa. Elles donnent l’exemple en s’engageant.

Vous êtes proche du MSM donc ?

Oui, je suis proche du MSM. Je suis dans un groupe de conseillers proches du MSM.

Vos amis vous reprochent d’être fiancée à un membre du PTr…

Il n’y a pas que les fiançailles, ils disent que j’ai crossed the floor pour aller dans un autre camp politique. Malheureusement, je ne peux pas en dire plus car j’ai saisi la justice parce qu’ils veulent m’expulser.

Avez-vous le cœur brisé à cause de leur attitude ?

Beaucoup. J’ai très mal. Mon coeur est brisé. Je ne fais que mon travail pour le village. Heureusement que les habitants de ma localité me soutiennent. Ils me disent de ne pas baisser les bras. Mes parents sont aussi à mes côtés. Il n’y aura pas de progrès dans mon village sans moi.

Vous maintenez votre mariage avec le proche du PTr malgré la pression ?

Bien sûr. Mo pé al dé lavan. Je ne vais rien arrêter. C’est mon avenir qui est en jeu.