Publicité
Question à Raj Pentiah
«Je n’ai jamais brûlé le drapeau du PTr»
Par
Partager cet article
Question à Raj Pentiah
«Je n’ai jamais brûlé le drapeau du PTr»
Raj Pentiah, déçu en 2019 de n’avoir pas reçu une investiture du Parti travailliste (PTr), avait démissionné du parti et a été candidat indépendant à Piton-Rivière-du-Rempart (n°7). Il est sur le terrain et affirme qu’il n’est pas un demandeur de ticket. Il croit en une large victoire de l’alliance PTr-MMM-PMSD aux prochaines élections et soutient qu’il est plus fort qu’il était avant sa démission du parti de la clé en 2019. Il ajoute qu’il n’a jamais brûlé le drapeau du PTr et que ses détracteurs montent souvent des cabales contre lui.
Vous sillonnez la circonscription de Piton-Rivière-du-Rempart (n°7), avez-vous obtenu la garantie que vous y serez un candidat du Parti travailliste aux prochaines élections générales ?
Il y a un changement au niveau de ma mentalité. Oui, je sillonne cette circonscription matin et soir, pas juste pour obtenir un ticket électoral, mais en tant que citoyen, père de famille et Mauricien responsable. Toute personne responsable a le devoir d’agir et le droit de se regrouper pour redresser le pays et faire de Maurice un pays merveilleux pour vivre et pour assurer l’avenir des jeunes et des enfants. Non, je n’ai pas besoin de garantie et seule la méritocratie, le courage et la conviction primeront. Je n’ai pas imposé des conditions au PTr, encore moins au leader de ce parti pour être candidat.
Au cas où vous ne seriez pas candidat, agirez-vous comme en 2019 ?
Comment j’ai agi en 2019 ?
En posant en indépendant et surtout en menant campagne contre le PTr au n°7 ?
Jamais je n’ai mené campagne contre le PTr en 2019. Vous me donnez une occasion pour tout vous raconter. Après ma défaite et celle du PTr en décembre 2014, je suis vite retourné au n°7, soit dès janvier 2015. J’ai travaillé jour et nuit. Et croyez-moi, ce n’est pas facile de convaincre les gens, car il y avait sir Anerood Jugnauth qui était Premier ministre, Vishnu Lutchmeenaraidoo qui était ministre des Finances et Ravi Yerrigadoo qui était Attorney General. Je me suis beaucoup sacrifié. J’ai quitté ma profession, je suis resté loin de ma famille pour redonner un nouveau souffle au PTr dans cette circonscription. Et lorsqu’à la veille du Nomination Day des élections de novembre 2019, j’ai appris que je n’obtiendrai pas de ticket, j’ai agi par émotion. Je me suis demandé pourquoi on ne m’avait pas informé bien avant. Il y avait beaucoup de personnes qui sont venues me voir. Alors j’ai réfléchi et j’ai décidé de poser comme candidat indépendant car j’avais le devoir de les écouter car ils m’avaient écouté et suivi pendant des années. Je n’ai pas demandé aux gens de voter pour moi, ni n’ai-je organisé des réunions et encore moins me suis-je rendu à proximité des centres de vote pour faire du canvassing. J’avais ouvert huit bases dans cette circonscription avant le 27 octobre 2019 et je ne les ai pas fermées. C’est le PTr qui a bénéficié de mon travail.
© Sumeet Mudhoo
Mais certains disaient que vous aviez brûlé le drapeau du PTr en signe de mécontentement envers le parti...
Tout à fait faux. Si j’avais agi ainsi, je ne serais jamais retourné au PTr. Je suis un homme intègre et j’ai des principes et des valeurs morales. Si vraiment j’ai brûlé un drapeau, ce serait un acte impardonnable a priori vis-à vis de moi-même et je vous le redis, jamais je n’aurais travaillé pour ce parti après. Je précise aussi qu’à l’heure où mes détracteurs ont affirmé que j’ai agi ainsi, j’étais avec le Dr. Navin Ramgoolam pour des discussions. Il y avait sans doute un clown de moi-même qui faisait ce travail. Je précise aussi qu’avant le 27 octobre, soit le jour de ma démission du PTr, j’avais en ma possession des oriflammes rouges et jusqu’à aujourd’hui j’en ai 5 000 mètres que j’ai conservées dans une maison dans la circonscription.
Vous les utiliserez prochainement!
Je le souhaite. Croyez-moi, je le répète, si j’avais brûlé ce drapeau, je ne serais pas retourné au PTr avec un telle verve.
Avez-vous démissionné du PTr ou en avez-vous été expulsé?
Quand j’ai décidé d’être candidat indépendant, je me suis fait un devoir d’appeler et d’informer que j’allais soumettre ma démission au président du parti, Patrick Assirvaden. Oui, j’étais avec quelques membres du parti qui avaient été expulsés lors d’une conférence de presse, mais je n’étais pas expulsé car j’avais déjà soumis ma démission et j’ai fait ressortir cela.
Vous aviez une belle perspective de carrière au sein du judiciaire et vous seriez juge aujourd’hui. Pourquoi avoir laissé tomber votre profession pour vous porter candidat en 2014 ?
J’ai toujours pensé et je pense encore que pour faire de la politique, il faut avoir la conviction, la compétence et le courage. Il y a une citation de Krishna dans le Bhagavad Gita dont je m’inspire. «Politics is nothing else but the supreme art or means to give social justice.» Ensuite j’avais l’engagement du Premier ministre d’alors pour changer la politique et contribuer à l’histoire de notre pays comme le Père de la Nation et son père et non pour obtenir quelque chose en retour. Je crois qu’il faut des gens capables et compétents pour prendre des décisions en faveur de la destinée de notre pays, de nos destins et des destins de nos enfants.
© Sumeet Mudhoo
Ne regrettez-vous pas cette décision?
Absolument pas. Je suis assez grand et j’assume ma décision et mes responsabilités.
Sinon, comment se passe la campagne sur le terrain?
Je suis retourné sur le terrain en janvier de cette année. Après les élections de 2019, il y a eu un vide en ce qui concerne l’électorat du PTr. J’ai beaucoup discuté avec le leader du parti ainsi que d’autres dirigeants et ils m’ont demandé de donner un coup de main et de travailler le terrain. Je peux vous dire qu’il y avait un découragement sur le terrain et au fil des semaines et des mois, j’ai redonné confiance aux activistes, qui sont retournés vers moi. Le 4 mai dernier, j’ai organisé une réunion au collège Universal à Rivière-du-Rempart à laquelle le chef de file du PTr au Parlement, le Dr. Arvin Boolell était présent. Il m’a même demandé si je lui ai menti car selon lui c’était un congrès que j’avais organisé et non une réunion. En effet, il y avait 793 personnes présentes à cette réunion et si c’était un congrès alors là, il aurait fallu attendre plus de monde…
Vous êtes si précis avec ce chiffre de 793 ?
Oui, j’ai demandé à deux personnes indépendantes en dehors de la circonscription de faire le décompte du nombre de personnes présentes. Ils ont juste compté ceux qui sont entrés dans la cour incluant les enfants et ceux qui accompagnaient les invités. Oui, les invités avaient été accompagnés de leurs chauffeurs et ceux qui sont toujours à leurs côtés pour les protéger, mais il y avait au moins 750 personnes.
Il était aussi question d’incidents lors d’une réunion précédente durant laquelle vous avez été pris pour cible. N’est-ce pas ?
Vous me donnez l’occasion de tirer cela au clair. C’était en mars pour la préparation de cette réunion élargie. Je soupçonnais qu’il y aurait une cabale contre moi. Il y avait une quarantaine de personnes présentes et j’avais pris place à l’arrière. J’avais déjà remarqué une poignée de ces personnes qui étaient venues pour créer du désordre. Ils s’en sont surtout pris à un ancien ministre et aussi au président de l’exécutif et au secrétaire du régional et jamais à moi – les gens présents peuvent absolument vous le confirmer. Quelques jours après, la presse avait déclaré que j’ai été visé. C’était totalement faux. C’était quelqu’un qui avait colporté cette fausse information. Au contraire, moi j’ai appelé à un apaisement. J’avais fait comprendre à ceux présents que s’ils estiment être des activistes du parti, alors pourquoi se quereller entre nous.
© Sumeet Mudhoo
Donc vous êtes confiant pour la suite de la campagne?
Je suis sur le terrain au moins six jours par semaine et je travaille jusqu’à fort tard. Je peux vous dire que nous sommes plus forts qu’en 2019 et là je parle avant ma démission en octobre de cette année-là, et le PTr se dirige vers une grande victoire dans cette circonscription.
L’alliance PTr-MMM-PMSD est conclue. Pensez-vous que les deux partenaires contribueront beaucoup à cette victoire que vous prédisez ?
Absolument. Vinay Koonjul du MMM, qui a déjà été candidat dans cette circonscription dans le passé, nous donne un grand coup de main du côté des militants de la circonscription et prochainement nous aurons une grande réunion avec les représentants des trois partis pour préparer le congrès destiné aux trois circonscriptions du Nord.
Et que pensez-vous de l’absence de sir Anerood Jugnauth dans cette circonscription?
Des activistes du MSM sont démotivés. Ils sont déçus de leur parti et disent que le MSM n’est plus le parti qu’il était quand SAJ était à sa tête. Au début de cette semaine même, il y a des agents de Rajanah Dhaliah et de Maneesh Gobin qui m’ont contacté.
Quelle lecture faites-vous du mini-remaniement ministériel ?
Un remaniement vise à redonner à un gouvernement une certaine crédibilité auprès de la population. Mais donc, faut-il que ce gouvernement ait perdu de cette crédibilité. Et qu’avons-nous vu? Non seulement ce remaniement est intervenu assez tard dans le mandat du gouvernement, mais en plus il n’y a pas eu de gens compétents pour remplacer des ministres, révoqués ou démissionnaires ou inculpés provisoirement de corruption. Et je me pose cette question : pourquoi Monsieur Maneesh Gobin ne démissionne pas de son poste de ministre? Comme dit un certain Monsieur, ce n’est pas Monsieur Dhaliah qui était responsable de donner des contrats de terrains. Et pourquoi Monsieur Dhaliah a-t-il été appelé à le faire? Est-ce qu’il est issu d’une minorité d’une communauté? Tout comme Monsieur Collendavelloo? Et pourquoi pas Monsieur Gobin? Est-ce que celui-ci connaît trop de secrets de Lakwizinn ? Est-ce qu’il y a une justice entre ces décisions ? Il faut se rendre compte: même dans Lakwizinn il y a une justice à deux vitesses – alors envers lepep combien vites lazistis la ena ?
Publicité
Les plus récents