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Énergie solaire
Le CEB accusé d’avoir alloué illégalement un contrat de Rs 5 Mds
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Énergie solaire
Le CEB accusé d’avoir alloué illégalement un contrat de Rs 5 Mds
Les membres de la commission développement durable du MMM en conférence de presse hier samedi 16 septembre.
«Un contrat à Rs 5 milliards a été alloué illégalement par le CEB !» C’est ce qu’a déclaré Joanna Bérenger hier samedi 16 septembre lors d’une conférence de presse de la commission développement durable du MMM, qui a eu lieu à l’hôtel Hennessy Park, à Ébène. Elle pose des questions au ministre Joe Lesjongard à ce propos.
C’est en tout cas selon la députée mauve, le plus gros contrat octroyé pour la production d’énergie solaire jusqu’ici. Selon Joanna Bérenger, il y avait quatre soumissionnaires, deux locaux et deux étrangers, et ce sont ces derniers, le français Qair et le réunionnais Corex Solar, qui ont remporté l’appel d’offres pour Rs 5,5 milliards et Rs 5 milliards respectivement. Or, dit-elle, le problème est avec Corex Solar. Une fois que le contrat a été alloué et l’accord de Power Purchase Agreement signé en février 2023, Corex Solar a fait une demande en mai 2023 auprès du CEB pour qu’elle puisse changer de sites d’opération, de Belle-Vue vers un autre endroit inconnu.
Devant cette tournure des événements pour le moins inattendue, toujours selon Joanna Bérenger, le CEB a demandé l’avis d’un Senior Counsel du privé mais qui fait son beurre dans des contrats avec le pouvoir. Celui-ci s’est montré toutefois très professionnel : il a recommandé l’annulation pure et simple du contrat et l’application de pénalités à Corex Solar pour cause de non-respect des conditions de l’appel d’offres. Le Senior Counsel a également prévenu le CEB que s’il va de l’avant, il risque de faire les frais de poursuites légales venant des autres soumissionnaires ou toute autre partie.
Le CEB aurait alors fait fi des conseils et décide d’accorder la permission à Corex Solar de changer de site d’exploitation. Cela, en se basant sur l’avis légal de l’homme de loi ‘in house’ du CEB, dont les conseils avaient d’abord été boudés pour être remplacés par ceux d’un Senior Counsel. Et lorsque l’avis négatif de ce dernier n’a pas plu, le board du CEB s’est (re)tourné vers son jeune homme de loi. «Voilà comment on contourne la loi : en changeant d’homme de loi !» soupire un avocat.
Il faut savoir que Corex Solar n’installe pas seulement les panneaux solaires mais se charge également de leur opération. Ce qui fait que de grosses rentrées d’argent étaient attendues. «Et des sorties d’argent aussi», ironise Joanna Bérenger, «car les profits quitteront le pays pour être rapatriés à l’étranger». À noter que même si les Independent Power Producers utilisant le charbon sont privés, ils sont mauriciens.
Joanna Bérenger dit ne pas savoir si les panneaux solaires qui allaient être installés par Corex Solar seront surélevés, permettant ainsi l’exploitation agricole sous lesdits panneaux. Si en revanche les panneaux solaires proposés par Corex Solar sont au ras du sol comme ceux de GreenYellow à Solitude, il faudra s’attendre à ce que des centaines d’arpents soient rendus incultivables. «Cela alors que notre pays a besoin du moindre espace pour planter, que ce soit pour l’alimentation locale ou pour l’exportation», fait-elle valoir.
Mais pourquoi le CEB s’estil entêté à aller contre l’avis du Senior Counsel ? Joanna Bérenger parle de pressions exercées. Par qui ? Elle ne l’a pas dit. Elle n’a pas élaboré non plus sur des dessous-de-table qui auraient eu lieu. Cependant, selon une source, le neveu d’un ministre aurait des intérêts dans cette affaire.
Nous avons essayé en vain de contacter Corex Solar. De son côté, un préposé du CEB a affirmé que l’organisme émettrait un communiqué au sujet de cette affaire, sans toutefois préciser l’heure de publication.
Y a-t-il eu une «Due diligence» ?
Pourquoi Corex Solar n’a-t-elle pas pu acheter ou louer ces terres de Belle-Vue ? Est-ce parce que le propriétaire a changé d’avis et ne veut plus céder ces terrains, vu surtout que le prix du sucre remonte sur le marché international ? Y a-t-il eu désaccords sur le prix de la location des terres ? Ou alors, comme l’affirme une source, des banques, dont une locale, ont-elles refusé de financer le projet ? Si Corex Solar avait eu des problèmes financiers, le CEB ne l’aurait-il pas su ? «Oui, répond un professionnel dans le domaine, à condition qu’il y ait eu une due diligence.» Il semble que le CEB se soit contenté de trois «Development Security Bonds…»
Il nous revient aussi qu’Alvaro Sobrinho voulait investir dans cette entreprise. Mais comme on le sait, il avait finalement porté son choix non sur les secteurs productifs à travers lesquels il faisait rêver certains mais sur la spéculation immobilière et la finance.
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