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Roland-Garros
«Je ne pouvais pas imaginer un jour plus émouvant», savoure Rafael Nadal
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«Je ne pouvais pas imaginer un jour plus émouvant», savoure Rafael Nadal

L'Espagnol Rafael Nadal en conférence de presse à Roland-Garros le 25 mai 2025 à Paris.
La cérémonie : «C’était plein d’émotions. Tout était parfait. Honnêtement. Je ne pouvais pas imaginer un jour plus émouvant. Je remercie Gilles (Moretton), Amélie (Mauresmo), toutes les personnes qui ont rendu ce jour inoubliable. D’habitude, je n’aime pas trop ce genre de moment. Mais ça a été une surprise incroyable. Je ne savais rien de la cérémonie. Ils n’ont rien voulu me dire.»
La plaque avec son empreinte : «Ça a été une surprise incroyable. Quand je l’ai vue, je pensais que ça ne serait que pour cette année. C’est un cadeau incroyable que je ne peux décrire. Surtout sur le court le plus important de ma carrière.»
Son rapport à Paris et la France : «Je suis Espagnol. Ici, ils m’ont fait sentir comme un Français. Recevoir un tel hommage ici, à Paris, en France, c’est vraiment très spécial et bouleversant. J’ai eu le respect et l’amour du public, de l’organisation tout au long de ces années. Je suis fier d’avoir porté la flamme olympique et de l’avoir reçu des mains de Zinédine Zidane. Ça montre à quel point Paris et la France me respectent.»
La présence de ses trois plus grands rivaux : «Je ne le savais pas mais je pouvais l’imaginer (rires). Les agendas sont difficiles à coordonner. Roger a représenté une énorme partie de ma carrière. On s’est poussé. Un des quatre allait gagner et ça ne permettait aucun relâchement. Ça nous a monté la voie pour devenir encore meilleur. On était trois, quatre. Avoir aujourd’hui à mes côtés mes trois plus grands rivaux (Federer, Djokovic et Murray, NDLR), ça signifie énormément. C’est un message valable pour le monde : on peut être rivaux et être de bons collègues, tout en se respectant. C’est le message qu’on veut passer, c’est notre héritage. Ça compte plus que les résultats.»
Ce qu’ils se sont dit : «C’étaient des questions sur leur famille, leur vie. On ne s’était pas vus depuis longtemps avec Andy (Murray). Quand Arsenal a battu le Real Madrid (en quarts de finale de Ligue des champions, NDLR), il m’a envoyé un message : ’Hey Rafa, je ne t’ai pas parlé depuis longtemps. Je veux juste m’assurer que tout va bien’. C’est très british comme humour (rires). Mais il ne m’a pas répondu quand le PSG a gagné (face aux Gunners) en demi-finale (rires).»
Sa relation avec la presse : «J’ai fait du mieux pour être sympa avec vous (sourire). On a toujours eu une excellente relation. Les joueurs de tennis sont très exposés, bien plus que dans d’autres sports. On se parle tout le temps, avant les tournois, après les matchs… Mais, pour moi, c’est une bonne chose. Ça nous apprend à gérer des situations difficiles, de frustration, tout en restant respectueux. J’espère que vous ressentez la même chose que moi.»
Son titre le plus marquant : «J’étais plutôt ce genre de personne, à me souvenir de tous les points. Mais j’ai un peu perdu ça depuis quelques années. J’ai fermé ce chapitre de ma vie. Si je devais choisir une édition. En fait, je vais en sélectionneur plusieurs. 2006 était très particulier après ma blessure au pied. C’est l’année où je jouais le mieux. Je me souviens, avant tout, des tournois où j’ai souffert. 2010 après avoir perdu en 2009, forcément. 2012 aussi car j’ai presque réalisé le Grand Chelem de défaites (sourires). Je me suis incliné à l’US Open, l’Open d’Australie, à Wimbledon. Il y a des éditions qui restent dans mon esprit plus que d’autres. En 2020, ce n’était pas un titre attendu. 2022, c’était sans doute le plus dur de tous.»
Sur son record de 14 titres : «J’ai toujours dit la même chose. Honnêtement, battre ce record, je ne vais pas mentir, cela risque d’être compliqué (sourires). Il faut que beaucoup de choses s’alignent et aillent dans votre sens pour avoir une telle carrière. Vous ne pouvez pas être blessé tout le temps, même si cela a quand même été un peu mon cas… Mais je n’ai déclaré forfait ici qu’une fois, en 2016. Vous pouvez avoir de mauvaises journées, des blessures, mais il faut aussi avoir de la chance pour gagner 14 Grands Chelem au même endroit. Roland‑Garros, cela prendra du temps, mais cela pourra arriver, il faudra peut-être 30 ans, au moins 14 ans ! (Rires)»
Sa vie loin du tennis : «Je n’ai toujours pas touché une raquette depuis 8 mois. Je n’ai pas de routine. Je suis en train de travailler sur des futurs projets qui me tiennent à cœur. L’académie, la fondation, les hôtels et ma famille. Ce n’est pas simple de choisir le prochain but. Mais je dois en avoir un pour avancer. Je ne peux plus être sur un court de tennis. Je suis en paix avec ça. J’ai donné tout ce que je pouvais pour ma carrière. Aujourd’hui, je fais face à autre chose dans ma vie. L’adrénaline du sport est impossible à retrouver. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas être heureux.»
Sur son fils : «Je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir fait beaucoup de sacrifices, d’avoir renoncé à une partie de ma vie pour devenir professionnel. D’une certaine façon, je ne suis pas passé à côté de certaines choses quand j’étais jeune à cause du tennis. C’est juste que je n’étais pas capable de faire tout ce que mes amis pouvaient faire tous les week‑ends, mais j’ai été capable de faire toutes ces choses pour autant. Lorsque vous arrivez à tout faire, cela ne s’appelle pas un sacrifice. Vous travaillez dur, ça c’est certain. Vous poussez autant que possible, mais vous êtes en train de faire ce qui vous plaît. Si c’est ce que mon fils veut faire, je lui apporterai mon soutien. Je ne pense pas que ce sera le cas, mais je le soutiendrai dans tout ce qu’il voudra faire.»
Propos recueillis en conférence de presse
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