Publicité

Enquête judiciaire sur les dialysés

Jennifer Hart et Joyti Jeebun: Deux voix brisées, deux femmes debout face à l’injustice

18 juin 2025, 15:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Jennifer Hart et Joyti Jeebun: Deux voix brisées, deux femmes debout face à l’injustice

Jennifer Hart et Joyti Jeebun ont raconté le calvaire encouru par leur mère et époux respectivement décédés en 2021 suivant la pandémie du Covid à l’hôpital de Souillac.

Leurs larmes en disent long. Revivre les derniers jours de leurs proches emportés lors de la pandémie de Covid-19 reste une épreuve bouleversante pour Jennifer Hart et Joyti Jeebun devant la magistrate Shavina Jugnauth, à la cour de Curepipe, hier.

Pour Jennifer Hart, c’est le souvenir de sa mère, Nicole, qui ravive le chagrin. Une femme dialysée, livrée à elle-même à l’hôpital de Souillac. «Elle avait une grosseur sur la fistule, mais les infirmiers savaient comment gérer. Dès que le personnel a été en quarantaine, plus personne n’était capable de la connecter à la machine», a-t-elle déclaré face à Me Jean-Michel Ah Sen, représentant le bureau du Directeur des poursuites publiques. Faute de soins adéquats et d’un personnel qualifié, Nicole n’a pas pu bénéficier de ses séances de dialyse. Un comprimé en poudre lui a été administré, sans effet. «Elle est rentrée chez nous le 17 avril, après avoir guéri du Covid. Mais son état s’est rapidement dégradé. Elle est décédée le 28 avril. Elle est morte faute de soins.»

Même désespoir pour Joyti Jeebun, dont l’époux Mahadeo a succombé le 11 avril 2021. Submergée par l’émotion, elle raconte le calvaire de son mari pendant sa quarantaine jusqu’à sa dernière heure. «Sans l’intervention de mon gendre, mon époux aurait souffert sans assistance. Il n’y avait personne pour les patients quand ils avaient le plus besoin d’aide.» Elle ajoute qu’à partir du 8 avril, Mahadeo avait perdu toute capacité de communication. «Chaque jour, on devait appeler l’hôpital pour avoir des nouvelles. Il était sous respirateur.» Pour elle, les autorités «ont pris la décision de regrouper ces patients vulnérables, mais n’ont pas assuré derrière. Elles les ont laissés mourir seuls».

Publicité