Le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, intervenant, hier soir, sur le Special Allowance Bill, a accusé le gouvernement de commettre une «première trahison» envers la population en ne versant pas le 14e mois à tous les employés. Selon lui, cela marque la première étape de «ser sintir» et il déplore que le gouvernement se soit «soumis au diktat du gros capital».

«C’est la première trahison de ce gouvernement envers son électorat et envers la population. Je dirais une première étape de ‘ser sintir’ de la population», déplore le leader de l’opposition, Joe Lesjongard alors que ce paiement découlait d’une promesse électorale, que ce soit de l’Alliance Lepep ou l’Alliance du changement. Selon lui, le vote massif en faveur de cette dernière s’explique par sa promesse de verser un 14e mois. «Sans cette promesse, les résultats auraient dû être autrement», ajoute-t-il. Ce qui a provoqué de grands rires de l’autre côté de la chambre.

Le leader de l’opposition estime que le fait de pénaliser une catégorie de travailleurs en ne leur accordant pas le 14e mois montre que «le gouvernement débute son règne en créant une frustration parmi son électorat et la population». Il accuse les dirigeants de l’Alliance du changement d’avoir cédé à la pression du patronat, qui souhaitait que le 14e mois soit limité à un seuil de Rs 30 000. Si l’Alliance Lepep avait remporté les élections, Joe Lesjongard avance que tous les travailleurs auraient été payés et que le gouvernement n’aurait pas «inventé des excuses».

Selon lui, l’économie mauricienne a su rebondir après la Covid-19. D’ailleurs, il précise que le secteur du tourisme et d’autres secteurs économiques se portent bien. Le leader de l’opposition s’est également longuement attardé sur les failles qu’il perçoit dans ce projet de loi et a souligné plusieurs aspects qui, selon lui, ne répondent pas aux besoins de la population. Joe Lesjongard a également défendu l’économie sous l’Alliance Lepep en citant les rapports de l’Article IV du Fonds monétaire international (FMI) et de l’OCDE, ce dernier, publié il y a deux semaines, indiquant que l’économie mauricienne continue sa forte croissance.

Alors que le gouvernement a présenté un rapport sur l’état de l’économie, le leader de l’opposition s’est interrogé sur «ceux qui ont travaillé sur ce rapport» et sur la méthodologie utilisée. Selon lui, les chiffres publiés ont été révisés «pour faire peur à la population». Il accuse le gouvernement d’être responsable du fameux «trou Bheenick» et de l’imposition de taxes sur la classe moyenne, tout en soulignant l’hypocrisie du gouvernement qui accuse l’ancien gouvernement d’avoir pratiqué du «voodoo economics».