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L’histoire de…
Josiane Félicité: fine fleur
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L’histoire de…
Josiane Félicité: fine fleur
Son sourire est accueillant, mais son regard peut pénétrer en profondeur pour déceler les tourments qui vous affligent. Josiane Félicité est une figure emblématique du cimetière de Saint-Jean à Quatre-Bornes. Amoureuse des fleurs, elle cache également une autre passion : celle d’être à l’écoute, une qualité rare de nos jours, peu de personnes sachant réellement l’exercer.
Assise derrière sa table, où une profusion de fleurs de toutes sortes est éparpillée, Josiane Félicité se plonge dans la confection de bouquets. Elle crée de petits arrangements à Rs 50 et des compositions plus imposantes à Rs 250, veillant ainsi à ce que chacun puisse trouver son bonheur, peu importe son budget. Consciente que pour beaucoup, se recueillir devant la tombe d’un être cher est parfois difficile, car la douleur de la perte ne s’atténue jamais, Josiane Félicité s’efforce, à sa manière, d’alléger ce fardeau. «Cela fait 17 ans que j’exerce ce métier, et je suis souvent présente à Saint-Jean», confie-telle. En tant qu’amoureuse des fleurs, elle possède également le don de parler leur langage. «Mon préféré est le chrysanthème, mais j’ai un attachement particulier pour les roses, ainsi que pour les fleurs de saison, car elles conservent leur éclat plus longtemps dans les bouquets à la maison.»
Cependant, son attachement aux fleurs va bien au-delà de la simple confection de bouquets. Grâce à ses fleurs, Josiane Félicité parvient à communiquer plus aisément avec ses clients. «Cela m’aide à me lier d’amitié avec eux. Il est également bon de savoir que je suis engagée dans un groupe de prière charismatique. Parfois, des personnes viennent vers moi dans l’espoir de trouver une oreille attentive à leurs problèmes et à leurs souffrances.» Elle a été profondément touchée par plusieurs récits lors de ces moments d’écoute qu’elle offre. «Une dame est venue me voir, elle était effondrée. Son fils, son unique enfant, a été emporté tragiquement dans un accident de la route. Elle se demande chaque jour comment et pourquoi il a été fauché en pleine jeunesse.» Ces histoires sont monnaie courante, et ces individus se tournent vers Josiane Félicité – la bien nommée – dans l’espoir de recevoir un mot de réconfort. «Parfois, il suffit d’un simple mot pour les apaiser…»
Ce ‘service’ d’écoute est d’une importance cruciale pour cette mère. «Je sens que c’est la mission pour laquelle je suis faite. Chaque lundi à 10 h 30, j’anime une séance de prière au Montmartre. C’est un moment où les gens viennent davantage me chercher pour des conseils. J’essaie de faire de mon mieux pour les aider dans ces moments de douleur.» En tout cas, cette expérience lui a permis de constater que les personnes ont un grand besoin de se confier. «Certains n’ont personne vers qui se tourner, c’est là que réside la difficulté principale.»
Cependant, c’est à travers ses fleurs qu’elle a trouvé un certain équilibre et une paix intérieure. Elle a transmis cette passion à ses enfants, qui ont pris la relève. «Aujourd’hui, ce n’est pas tous les jours que je me rends au cimetière pour vendre des bouquets. Ce sont mes enfants qui s’en chargent, mais s’ils rencontrent un empêchement, j’y vais à leur place. Ce travail demeure ma passion, et mon amour pour lui est resté intact.»
Bien que ces derniers jours aient été très chargés avec la Fête des morts, elle conserve son sourire. Comme elle le souligne, ce travail est bien loin d’être perçu comme une corvée...
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