L’appel du skipper Tarun Khuttur, 21 ans, condamné à une peine de 18 ans de prison pour le viol d’une fillette indienne de 11 ans sur l’île-aux-Cerfs, a été entendu par les juges Véronique Kwok et Denis Mootoo hier. Malgré la condamnation prononcée par les magistrates Rehnu Gowry-Bhurrut et Bhavna Sawock, siégeant à la Children’s Court, Tarun Khuttur a déposé une demande devant la Cour suprême, cherchant à être libéré en attendant l’issue de son appel. Après les plaidoiries, les juges ont mis en délibéré leur jugement.

La police avait vivement objecté à la remise en liberté de Tarun Khuttur, invoquant le risque de fuite, ainsi que des préoccupations concernant sa sécurité personnelle. Cependant, Tarun Khuttur persiste dans sa quête de liberté conditionnelle, estimant que la peine qui lui a été infligée est excessive. Il clame son innocence et, en appel, maintient que la décision de la Children’s Court de le condamner à 18 ans de prison est déraisonnable. Tarun Khuttur avait déposé 12 points d’appel afin de contester sa condamnation, prononcée le 16 juin 2023. Le skipper affirme qu’il n’a pas bénéficié d’un procès équitable, arguant qu’il a été jugé le 9 juin 2023, seulement deux jours après l’incident présumé. Il exprime son mécontentement quant au manque de temps pour préparer sa défense. Selon Tarun Khuttur, les juges n’ont pas vérifié la qualité de l’enquête policière menée en si peu de temps. De plus, il souligne l’absence de preuves étayant l’accusation de viol, à l’exception du plaidoyer de culpabilité qu’il avait fait.

Concernant sa demande de remise en liberté conditionnelle, la police a souligné que sa libération pourrait mettre en péril sa propre sécurité, car d’autres skippers se sont indignés de la réputation ternie de leur profession à la suite de l’incident, avec des répercussions sur les réseaux sociaux. Dans ses conclusions, la magistrate Essop a évoqué le risque de fuite en raison de l’âge du skipper, de son statut marital et de sa connaissance de la mer. Ainsi, elle a conclu que compte tenu de la gravité de l’infraction pour laquelle l’accusé a été reconnu coupable, de la sévérité de la peine qui lui a été infligée et de la nécessité de protéger les membres les plus vulnérables de la société, il n’y avait pas de conditions suffisamment sécurisées pour accorder la liberté sous caution à l’accusé dans l’attente de l’issue de son appel. Tarun Khuttur avait été arrêté le 7 juin après une plainte contre lui pour viol. Dans leur arrêt, les magistrates Rehnu Gowry-Bhurrut et Bhavna Sawock sont revenues sur la gravité de ce délit faisant ressortir que le skipper n’avait montré aucun remords et n’avait même pas présenté d’excuses.