Le triathlon réunit 3 disciplines, soit la natation, le cyclisme et la course à pied. Ceux qui tiennent le cap des entraînements et des compétitions, vous diront qu’il faut un mental d’acier pour faire ce sport. Forte dans la tête et dans les jambes, Julie Staub est parvenue à décrocher le bronze aux championnats d’Afrique de triathlon le 19 avril, à Hurghada, Égypte. C’est en toute logique qu’elle a été désignée sportive du mois d’avril.

Julie Staub ne quittera pas les locaux de PhoenixBev sans avoir reçu des ‘goodies’ de Romi Joganah. © Krishna Pather

Il n’est pas facile d’être triathlète. Se lever tôt le matin pour s’entraîner et poursuivre sa préparation en fin d’après-midi peut se révéler fastidieux. Pour Julie Staub, mariée et mère de deux enfants, faire du triathlon a impliqué beaucoup de sacrifices. Avant qu’elle ne quitte le pays pour l’Égypte pour prendre part aux Championnats d’Afrique, ses enfants lui ont dit ceci : «Ramène-nous une médaille maman.» C’est avec cette parole en tête qu’elle a disputé l’épreuve.

Sarah-Jane Vingta, chargée de communication à Decathlon, remettant un voucher à Julie Staub. © Krishna Pather

«J’ai pensé très fort à eux durant ma course. Certes, c’est la première fois que je monte sur un podium aux Championnats d’Afrique, mais cette médaille c’est surtout à ma famille que je la dédie. Cette médaille récompense aussi plusieurs années de sacrifice. C’est incroyable de l’avoir eue le jour où la meilleure Africaine et 46ᵉ mondiale concourrait (Ndlr : VickyVan Der Merwe, médaillée d’or)», dit la championne de Maurice. Celle-ci explique également qu’elle était très émotionnée en terminant sa course.

Julie Staub recevant des mains de Romi Joganah, Events Manager à PhoenixBev, le trophée de la sportive du mois d’avril de l’express. © Krishna Pather

«J’ai pleuré à la ligne d’arrivée. La course était dure. Mais le fait de terminer à la troisième place me bouleversait», ajoute la Mauricienne. Tout en étant heureuse de sa performance, Julie Staub n’oublie pas les difficultés qu’elle a éprouvées lors de la compétition. En fait, elle a dû emprunter son vélo à une autre triathlète. En effet, lorsqu’elle était en transit à Dubaï (avant de venir en Égypte), il y a eu de grandes inondations dans ce pays. Dans tout le chamboulement, sa bicyclette est restée coincée là-bas.

Dans les locaux de Phoenix Bev, Julie Staub (2e à g) posant auprès Romi Joganah de Phoenix Bev (à g.), Sarah-Jane de Decathlon et Stany Maurice, chef de la rédaction des sports de l’express. © Krishna Pather

«Une Sud-Africaine junior, qui faisait la compétition un jour après moi, avait accepté de me prêter son vélo. Cependant, elle n’a pas voulu que je règle sa bicyclette. Il a donc fallu garder ses réglages. Cela a été à l’origine de mes crampes après 20 km de vélo. J’ai dû me mettre debout pour sauver mes jambes car il fallait que je fasse une bonne course à pied. C’est ainsi que j’ai géré mon effort», explique-t-elle.

Julie Staub lors de l’épreuve de course à pied lors d’un championnat organisé par la FMTri, à Blue Bay. © Stéphane Benoît

Pour la petite histoire, Julie Staub a commencé le triathlon à ses 11 ans il y a une vingtaine d’années. À 14 ans, elle a mis une pause à cette activité. En 2019, la passion pour le triathlon étant toujours présente chez elle, elle a repris la compétition. Première chez les age groupers (30-34 ans) aux Championnats d’Afrique de triathlon en juin 2019 au Shandrani, elle est aussi devenue - en novembre de la même année - la première Mauricienne à monter sur un podium à l’Indian Ocean Triathlon au Morne, depuis la création de cette compétition en 2009. Pendant le confinement, lorsque les autorités mauriciennes ont assoupli les règlements y relatifs, elle a débuté ses entraînements en vue des olympiades parisiennes de 2024.

Julie Staub (à dr.) sur la troisième marche du podium aux Championnats d’Afrique de triathlon le 19 avril à Hurghada, Égypte. [Photo d’archives]

Aujourd’hui, Julie Staub veut consacrer plus de temps à sa famille et ne se rendra pas de sitôt à des compétitions à l’étranger. S’entraînant toujours, elle prendra part aux Championnats de Maurice en août. Elle envisage de participer plus tard à des compétitions de triathlon sur des distances beaucoup plus longues comme le half-Ironman.