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Dubaï Unlocked
Kavy Ramano cité dans l’enquête sur les acquisitions immobilières
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Dubaï Unlocked
Kavy Ramano cité dans l’enquête sur les acquisitions immobilières
La vie est paisible au Jumeirah Village Circle à Dubaï. Il y a «des parcs, des épiceries, des écoles, des centres d’éducation préscolaire et des pharmacies, répartis dans la communauté, ce qui signifie que vous n’avez jamais à aller trop loin de chez vous», dit le site dubaiimmobilier.fr/. Dans ce quartier, présenté comme huppé, se trouve le bloc d’appartements Noora Residences. L’un des propriétaires est Mauricien et il n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Kavydass Ramano, ministre de l’Environnement depuis 2019.
L’information a été rendue publique par l’Organised Crime and Corruption Reporting Project, un regroupement de journalistes d’investigation, formé en 2006, pour enquêter sur le crime organisé et la corruption à travers le monde. Le 14 mai dernier, le groupe publie Dubai Unlocked, a dévoilé une enquête sur l’acquisition immobilière dans ce pays du Golfe. Pourquoi ce pays spécifiquement? «Depuis des années, Dubaï a été signalé comme étant une destination de choix pour le blanchiment d’argent, plus particulièrement à travers son marché immobilier», explique le site de cette enquête, qui a vu la collaboration de plus de 70 titres de presse.
Le pays est décrit comme un lieu sûr, «particularly for those on the run from Western law enforcement or sanctions» et il est aussi indiqué que les Emirats Arabes Unis n’ont eu des traités d’extraditions avec d’autres pays que très récemment et que les agents immobiliers «have also cultivated a reputation for asking minimal questions about the origins of their client’s funds». D’ailleurs, pendant l’enquête, un des journalistes, qui se faisait passer pour un acheteur, a eu la confirmation qu’il pouvait payer en monnaie virtuelle ou avec des sacs d’argent et qu’il n’y aurait pas de questions.
Cependant depuis que l’information circule, la firme immobilière a fait savoir, par la suite, que le procédé est très strict et qu’il y aura une enquête sur ce vendeur en particulier. De plus, il est difficile d’accéder aux données immobilières, même pour les autorités internationales. «But thanks to a new leak of data, reporters have identified scores of alleged criminals, individuals facing sanctions, and political figures accused of corruption, who have owned property there.»
Ainsi, il a été porté à la connaissance de tous que parmi les propriétaires de Dubaï, Obaid Khanani, un Pakistanais accusé par les Etats-Unis de blanchiment d’argent pour le compte des cartels de drogue, a une propriété au Dubaï Palm Jumairah. Danilo Vunjao Santana Gouveia, formellement accusé d’avoir orchestré un Ponzi scheme, est désormais musicien et propriétaire d’un bien au Palm Tower. Joseph Johannes, accusé par les autorités néerlandaises d’être un maillon important dans le trafic de cocaïne à l’international, a sa résidence à Grandeur Résidences. Il y a aussi des personnalités africaines, accusées d’avoir pillé leur pays comme Isabel Dos Santos, la fille de l’ex-président angolais, et à propos de qui les autorités angolaises avaient demandé à Maurice de les aider à retracer les biens qu’elle aurait pu cacher chez nous.
Cependant, tous les propriétaires de ces biens immobiliers ne sont pas à pied d’égalité. L’enquête les classifie comme criminels, suspects, ceux ayant un lien politique, ceux sous le coup d’une sanction et autres. Kavy Ramano est placé dans la catégorie des personnes politiquement exposées. Sur son profil, rien d’incriminant. Il y a simplement sa position, l’adresse de son appartement dont la valeur est de $251 600 (environ Rs 11 500 000). D’autres personnalités tombant dans la même catégorie sont Inusah Abdulai Bistav Fuseini, ancien parlementaire ghanéen, propriétaire de 20 appartements valant plus de $ 5 millions ou encore Ikhbolkhon Nazirova, l’épouse du Premier ministre du Tajikistan, entre autres. Sollicité pour un commentaire, la cellule de communication du ministre Ramano a fait savoir qu’il n’est pas au pays actuellement.
Cette affaire relance le débat sur la déclaration des avoirs. Selon Dev Sunnasy, membre de Linion Moris, il est temps de revoir cette loi pour la rendre plus efficace car il n’y a aucune information sur le financement des acquisitions. «De plus, il y a certains professionnels, comme les avocats et les notaires, qui peuvent légalement agir comme prête-nom pour leurs clients. Il faut que tout cela soit pris en considération», estime-t-il.
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