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Kavy Ramano, le discret
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Kavy Ramano, le discret
Le ministre prenant la parole le 30 novembre 2023, en marge de la participation de Maurice à la COP 28 à Dubaï.
Le ministre de l’Environnement, Kavydass (Kavy) Ramano – qui plus est député de la circonscription n°18 (Rose-Belle-Quatre-Bornes) – jouerait aux abonnés absents avec ses mandants depuis les inondations à St-Jean en novembre dernier et encore une fois cette année après le passage du cyclone Belal, selon ses détracteurs. Ces derniers avancent que le ministre se consacrerait davantage à sa profession alors que d’autres affirment qu’il a toujours été très discret sur le plan politique. Focus...
Des habitants de la ville des fleurs sont remontés contre Kavy Ramano. Selon plusieurs à qui l’express a parlé depuis le passage du cyclone Belal, le député de la circonscription BelleRose-Quatre-Bornes et ministre de l’Environnement est descendu sur le terrain bien après la montée des eaux – soit un jour plus tard pour «faire son show». «Il savait que s’il s’était rendu dans les régions affectées, notamment St-Jean, le jour même des inondations, il aurait été très mal accueilli ici», lâchent plusieurs résidents.
Selon plus d’un, le principal concerné n’a jamais été proche de ses mandants. Ni des journalistes, notamment, car il n’a jamais répondu à nos nombreux appels au fil du temps. Sur sa page officielle cependant, c’est une tout autre affaire. Kavy Ramano, il y a quelques jours, souligne qu’avant «le passage du cyclone Belal et dès la levée des alertes, le contact a été permanent avec les habitants directement pas par journalistes ou TikTok interposés…» Il parlait ainsi vaguement de travaux concernant le mur du cimetière St-Jean et la construction des drains par la National Development Unit. Il y a aussi quelques clichés concernant des nettoyages ici et là notamment.
Avant le cyclone Belal et surtout peu après les inondations du 8 novembre dernier à St-Jean, toujours, c’est le conflit qui existe entre lui et sa colistière Tania Diolle qui a retenu l’attention. Selon des informations recueillies sur le terrain et à travers plusieurs sources, les deux députés ne peuvent travailler ensemble. Ainsi chacun fait son «travail» de son côté sans consultation aucune depuis quelque temps déjà. Les mauvaises langues soutiennent d’ailleurs que le conflit est tel que Tania Diolle est souvent boycottée à des fonctions officielles par le ministre. Ce dernier n’a cependant, jusqu’ici jamais confirmé ni démenti ces propos. En revanche Tania Diolle a récemment confié ne pas répondre directement au ministère de l’Environnement en tant que Parliamentary Private Secretary.
(8 novembre 2019, date de la proclamation des résultats des législatives.)
Notaire avant tout
Sur le plan politique, plusieurs sources du milieu rappellent que Kavy Ramano a fait ses débuts avec le Mouvement militant mauricien (MMM) et a été élu pour la première fois en 2010 dans la circonscription n°18. Par la suite, après quelques années, il s’est rapproché d’Alan Ganoo – lui aussi un ancien des Mauves – pour former le Mouvement Patriotique. Mais, rappelons-le, il n’y a pas fait long feu. Il siégera pendant un certain temps comme député indépendant au Parlement.
En août 2019, à trois mois des élections générales, il annonce officiellement qu’il se rallie au Mouvement socialiste militant (MSM). C’est lors d’une réunion avec quelquesuns de ses mandants au n°18. Il est encore une fois candidat dans la même circonscription et a plus de chance cette fois-ci avec Pravind Jugnauth, car il obtient le portefeuille de l’Environnement. En tant que ministre, d’aucuns affirment ne pas trop se souvenir de gros «projets» tombant sous sa tutelle mais plutôt de sa gestion catastrophique du naufrage du MV Wakashio en 2020. Il fera même face à une private prosecution de Bruneau Laurette à ce sujet, qui n’a toutefois pas abouti.
(Le député de Quatre-Bornes n'est pas descendu sur le terrain le jour des inondations causées par Belal.)
Kavy Ramano, expliquent certains membres de l’opposition aussi bien que quelques-uns du gouvernement, est quelqu’un de très discret de nature. Il se fait rarement entendre au Parlement et ses piques, expliquet-on, «sont grandement destinées vers le MMM plus qu’aux autres partis de l’opposition». On se rappelle d’ailleurs qu’en novembre 2022, le ministre Ramano avait été prié de «take a walk please», par le Deputy Speaker, Zahid Nazurally alors qu’il avait lancé un «se enn diskour popilis ki to pe fer la!» lors d’une intervention du député mauve Reza Uteem.
Ses collègues du gouvernement indiquent même que bien qu’il se soit rapproché du MSM, il est souvent absent du Sun Trust et autre tam-tam du clan orange et éviterait de se faire voir comme les autres députés de la majorité.
Notaire dans l’âme et nageant comme poisson dans l’eau dans son environnement spécialisé, l’on allègue qu’il se consacrerait plus à sa profession qu’à ses fonctions de ministre et député. Nous l’avons bien évidemment encore une fois sollicité, mais n’avons pas eu de retour de lui.
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