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La banque de sang se saigne aux quatre veines
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La banque de sang se saigne aux quatre veines
Les autorités ont pour objectif de collecter 52 000 pintes d’ici la fin de l’année.
Au cœur du système de santé : la banque de sang est un pilier vital, symbolisant l’espoir pour les patients nécessitant des transfusions. Le National Blood Transfusion Service s’est fixé l’objectif de recueillir 52 000 pintes de sang cette année. Une Mega Blood Donation campaign s’est d’ailleurs tenue du 18 au 21 décembre. Toutefois, malgré sa mission noble, la banque de sang est aujourd’hui confrontée à une série de défis de gestion, menaçant sa capacité à offrir des services optimaux à ceux qui en dépendent désespérément. Face à ces défis, une approche intégrée est essentielle pour lui donner un nouveau souffle.
Un des défis les plus pressants auxquels fait face la banque de sang est le manque criant de personnel qualifié. La démission récente de neuf phlébotomistes, souvent liée à des départs à la retraite non comblés, a créé un déséquilibre significatif au sein de l’équipe. Cette perte de compétences a eu un impact direct sur le fonctionnement de l’entité, provoquant des temps d’attente prolongés et une prestation de services défaillante. Le personnel et les patients s’accordent à dire qu’il est impératif de prendre des mesures immédiates pour remédier à cette situation, car la capacité de la banque à répondre à la demande est sérieusement compromise.
Outre le manque de personnel, l’infrastructure de la banque de sang est également en proie à des insuffisances. Les donneurs se heurtent à des difficultés en se rendant à la banque, située à l’hôpital Candos. Les installations limitées entravent le processus de collecte et découragent potentiellement les donneurs, aggravant ainsi la pénurie d’or rouge. Investir dans des installations modernes et accessibles devient une nécessité impérieuse pour garantir un flux constant de dons de sang. Un autre défi qui érode la crédibilité de la banque de sang est la présence de conflits d’intérêts parmi le personnel. Des pratiques internes discutables peuvent compromettre la qualité des services fournis et saper la confiance du public.
Parallèlement aux défis internes, une question cruciale se pose concernant les coûts associés à la transfusion sanguine dans les cliniques privées. Alors que la banque de sang effectue tous les tests nécessaires en interne, certaines cliniques privées imposent des tarifs exorbitants aux patients. La somme de Rs 1 500 reversée au ministère des Finances pour l’acquisition de sang ne semble pas justifier les coûts élevés exigés par ces établissements. Une analyse approfondie des pratiques tarifaires des cliniques privées est nécessaire pour garantir que l’accès au sang ne soit pas entravé par des barrières financières injustifiées.
L’analyse des échantillons sanguins en octobre 2023 révèle une autre dimension des défis auxquels est confronté le processus de collecte. Parmi les donneurs, 15 cas de VIH, 46 cas d’hépatite C, 28 cas d’hépatite B et 48 cas de syphilis ont été confirmés. Ces données ont conduit au rejet de 690 pintes de sang en raison de ces maladies. Cela souligne la nécessité d’améliorer les protocoles de dépistage et de sensibilisation. Toutes les 15 minutes à Maurice, une personne a besoin de sang, et le National Blood Transfusion Service s’est fixé un objectif ambitieux de collecter 52 000 pintes d’ici la fin de l’année. Cependant, au 30 novembre, seulement 48 120 pintes avaient été collectées. La collecte de sang est aussi confrontée à des défis croissants, notamment une réticence croissante des donneurs. Face à cette réalité, la banque de sang estime qu’il devient impératif de repenser la manière dont le sang est conservé et de mettre en place des programmes éducatifs ciblant spécifiquement les jeunes au sein des écoles.
Face à ces défis, une approche intégrée est essentielle pour revitaliser la banque de sang. Celle-ci, disent ses officiers en tant que pilier essentiel du système de santé, ne peut permettre que des défis de gestion entravent son rôle vital. «Il est temps d’agir de manière décisive pour surmonter les obstacles liés au personnel, à l’infrastructure et aux conflits d’intérêts. Une approche holistique et une volonté politique sont nécessaires pour garantir que la banque de sang puisse continuer à remplir sa mission cruciale : sauver des vies en fournissant un approvisionnement adéquat et sûr en sang. La santé de la nation dépend de la résolution rapide de ces problèmes, et l’appel à l’action doit être entendu haut et fort», concluent ces officiers.
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