Alors que les économistes et autres spécialistes financiers s’attendaient à une hausse du taux directeur, même légère, les membres du Monetary Policy Committee (MPC) en ont décidé autrement en le maintenant à 4,5 % à l’issue de la réunion d’hier. Principale raison avancée : il faut laisser du temps aux quatre hausses successives du Key Rate de produire des effets économiques. Cela à travers les mécanismes de transmission de la politique monétaire, celle-ci étant considérée comme étant appropriée actuellement pour soutenir la reprise économique.

Rencontrant la presse, hier matin, le gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, note par ailleurs des signes perceptibles pour démontrer que l’inflation globale (headline inflation) emprunte aujourd’hui une courbe descendante, comme cela a été démontré en août dernier avec un taux de 9,6 % contre 11,1 % en mars dernier. *«Cette baisse de l’inflation est la sixième enregistrée consécutivement. Selon nos estimations, cette tendance va se poursuivre durant le deuxième semestre 2023 pour atteindre 7 % à la fin de l’année. La normalisation de la politique engagée l’année a porté ses fruits en ramenant l’inflation de base (core inflation) sous contrôle.»

Le MPC, qui a analysé les différents scénarios macroéconomiques, s’est aussi penché sur les perspectives de croissance du pays. Les membres de ce comité constatent une reprise solide à partir du premier trimestre 2023 après une bonne performance l’année dernière, soutenue notamment par des secteurs économiques clés comme le tourisme, les services financiers et la construction. «Le secteur du tourisme demeure solide et sera appelé à soutenir l’activité économique», explique Harvesh Seegolam, précisant que les recettes touristiques tourneraient autour de Rs 84 milliards en 2023, une hausse conséquente par rapport à l’année dernière où les revenus engrangés par ce secteur s’élevaient à Rs 64,8 milliards. Ce secteur bénéficie d’un «strong travel appetite» de 1,3 million de touristes qui devraient visiter l’île cette année.

Forex

Quid du marché des changes suivant les critiques d’une pénurie de devises étrangères qui sévit toujours sur le marché ? Face aux sanctions imposées à certaines banques qui se sont livrées à des spéculations sur le marché des changes, le patron de la BoM dit constater une amélioration avec un taux de change de la roupie en ligne avec celui du marché. «Nous suivons de près la situation sur le forex et nous n’allons pas tolérer des stakeholders qui tenteront de manipuler le taux de change à des fins spéculatives pour leurs intérêts personnels. Nous sommes prêts à prendre des mesures plus sévères si besoin est pour le non-respect de bonnes pratiques bancaires.»

Harvesh Seegolam ajoute que depuis le début de l’année, la banque a injecté USD 114 millions, ce qui représente une baisse par rapport à la période correspondante l’année dernière quand elle avait échangé sur forex quelque USD 611,8 millions. Une manière de démontrer que le marché est en train de générer des devises étrangères. Au 5 septembre, le marché du forex comptait un chiffre d’affaires de USD 8,2 milliards.