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Cyclone Belal
La convergence de plusieurs facteurs a provoqué le désastre
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Cyclone Belal
La convergence de plusieurs facteurs a provoqué le désastre
Selon Roger Doger de Spéville, les vents et houles cycloniques venant du nord-nord-ouest ont empêché les crues de Port-Louis de se déverser dans le bassin du Caudan. Cette situation assez rare, personne n’en a parlé jusqu’ici. Ni le NEOC, ni la station météo…
Roger de Spéville (photo) est un scientifique, mais surtout un homme de la mer, qu’il connaît bien. On se rappellera qu’en 2020, il avait alerté en premier du danger que le Wakashio se brise en deux. Comme quoi, parfois les hommes de terrain maîtrisent mieux le sujet que les experts, tel Afzal Goodur face aux nombreux professionnels et comités en tous genres. Dans son intervention sur Top Fm vendredi, le scientifique, images et données à l’appui, a soutenu que le vent, la houle et les vagues frappant le front de mer de Port-Louis ont fait barrage à l’évacuation des eaux de la montagne. Nous l’avons contacté et il a bien voulu nous donner quelques explications.
De Spéville se souvient d’une telle convergence fatale de facteurs lors du cyclone Hollanda en 1994. Tout comme Belal, avec beaucoup de pluie et donc d’eau mais aussi des vents et houles qui se sont écrasés sur le bassin du Caudan, là où se jettent le Ruisseau du Pouce et son affluent, uniques passages de l’eau des crues de Port-Louis. Avec l’eau boueuse, toutes sortes de détritus et autres débris sont apportés vers l’estuaire du Caudan et quand il n’y a ni houle, ni vent, vers la haute mer. Ce bassin du Caudan, nous expliquet-il, est plutôt étroit. «L’énorme bouée pesant plusieurs tonnes arrachée de son ‘corps mort’, la dalle de béton ou autre matériau posé au fond de la mer, et propulsée vers un restaurant du Caudan Waterfront, démontre la force du vent et des houles cycloniques.»
Cette énergie, ajoute De Spéville, a été plus puissante que la force hydraulique de l’écoulement des eaux du Ruisseau du Pouce vers le bassin du Caudan, l’unique sortie. De plus, la partie immergée des nombreux bateaux ancrés en raison justement de l’alerte cyclonique dans le bassin a provoqué une poussée d’Archimède qui ralentit l’écoulement de l’eau, d’autant que la passe du bassin était obstruée par les débris. Il y a eu en même temps, continue-t-il, un petit effet de la marée montante qui non seulement barrait la route à l’eau descendant de la ville mais remontait l’estuaire, aidée par le vent et la forte houle provoquée par Belal.
Joe Lesjongard est passé très vite samedi lors d’une conférence de presse sur les effets de la marée haute sur les inondations de PortLouis. Sans doute pour que les journalistes ne lui demandent pas si les autorités n’en étaient pas au courant et ainsi prévoir un effet encore plus dévastateur. En fait, la marée était en phase montante à 10 heures et ce n’est qu’à 15 h 37 qu’elle a atteint son pic. De son côté, Bobby Hurreeram parlait le même jour de ce qu’avait dit un historien à l’effet que la rue La Poudrière était à l’origine… une rivière.
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