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Détournement de Rs 80 M de la Bramer bank

La défense de Chandra Dip conteste les montants détournés

2 juillet 2025, 07:00

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La défense de Chandra Dip conteste les montants détournés

Chandra Dip en cour, lundi.

Le procès pour blanchiment d’argent visant Chandra Prakashsingh Dip et trois coaccusés a pris un tournant devant la Financial Crimes Division (FCD), lundi. Le contre-interrogatoire de l’enquêteur principal de la Financial Crimes Commission (FCC), Robert Seeruttun, a donné lieu à de vifs échanges entre la défense et le témoin-clé, au point où la poursuite a finalement demandé un renvoi pour préparer sa réplique.

Mᵉ Samad Goolamaully, avocat de Darmendra Mulloo, l’accusé no 1, s’est attaqué d’entrée à la crédibilité des chiffres avancés par la FCC. Celle-ci affirme que son client aurait blanchi Rs 44 millions, dont Rs 19,5 millions directement de la Bramer Bank. Mais, selon l’avocat, ces montants sont surestimés : il a effectué en cour un calcul à partir des chefs d’accusation 163 à 172, démontrant que seuls Rs 10,4 millions sont en jeu – et encore, la moitié de cette somme aurait été destinée à Yunus Kotoaroo, acteur-clé dans cette affaire. L’avocat a aussi critiqué la rigueur de l’enquête menée par la FCC et avant elle, le Central Crime Investigation Department. Les accusations contre son client reposent exclusivement sur la déclaration de Yunus Kotoaroo, ce qu’il qualifie de hearsay et pas une enquête complète. «This enquiry is not thorough enough», a-t-il martelé.

Mᵉ Shailesh Seebaruth, avocat de Chandra Dip, a lui aussi vivement contesté les chiffres. Selon la FCC, environ Rs 8 millions se seraient retrouvées entre les mains de son client après la fraude. Mais l’avocat soutient que seule une fraction de cette somme est réellement traçable à Dip. Il a ainsi produit un reçu d’un chèque de Rs 500 000 qui aurait servi à l’achat d’un véhicule au nom de l’épouse de Yunus Kotoaroo – preuve, selon lui, que d’autres bénéficiaires étaient impliqués. Il a également relevé que la société Yeschem Co Ltd, appartenant à la mère de Chandra Dip, aurait reçu environ Rs 3,5 millions, dont plus de deux tiers auraient été redistribués par chèque à d’autres parties.

Les avocats des deux autres accusés, Sheik Mohammed Khadafi Jany et Muhammad Saif Ullah Maulaboksh, n’ont pas remis en cause les chiffres de la FCC à ce stade du procès. À l’issue de ces échanges, la poursuite, représentée par Mᵉ Princilla Veerabudren du bureau du Directeur des poursuites publiques, a exprimé ses difficultés à procéder au contre-interrogatoire. Elle a sollicité un renvoi afin d’examiner la transcription complète des échanges. Le magistrat a accédé à sa demande et l’affaire a été renvoyée au 16 octobre.

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