Depuis quelques jours, la démolition du pont en béton qui surplombe le Ruisseau du Pouce est en cours. La section proche du jardin, à proximité de la fontaine, a déjà été entièrement démantelée. Ensuite, les équipes de démolition se sont attaquées à la partie opposée, près des marchands qui continuent leurs activités sur le pont. Ces marchands sont préoccupés par l’impact potentiel sur leurs activités commerciales.

Dix-huit marchands du Ruisseau du Pouce s’opposent fermement à leur réinstallation au Victoria Urban Terminal (VUT). Ils ont saisi la Cour suprême pour obtenir une ordonnance intérimaire, empêchant la municipalité de Port-Louis de les réinstaller. Cependant, dans son jugement rendu à la fin du mois de juillet, la juge Gaitree Jugessur-Manna a rejeté leur demande, considérant que si la cour tranchait en leur faveur, cela entraverait la progression des travaux nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations faites à la suite des inondations dévastatrices de 2013. Elle a souligné que cela relevait de l’intérêt public. Les marchands, représentés par Me Nabil Kaufid, ont décidé de faire appel de cette décision.

Cependant, malgré cela, les marchands ne sont toujours pas rassurés, surtout après les récentes démolitions qui ont eu lieu au Ruisseau du Pouce. «Les démolisseurs sont arrivés en soirée et ont commencé les travaux. Sept marchands opéraient à cet endroit, et ils n’ont même pas été informés de la démolition imminente. Ils ont été confrontés à une situation accomplie», affirme Iqbal, l’un des marchands. Il exprime son inquiétude : «Rien ne nous garantit que nos étals ne seront pas complètement détruits dans un avenir proche.» Il est important de rappeler que ces marchands ne souhaitent pas être relocalisés au VUT, car ils estiment que l’allocation de Rs 4 000 est trop élevée par rapport aux Rs 500 qu’ils versent à la municipalité pour occuper leurs emplacements actuels. De plus, ils constatent que leur entreprise ne prospère plus comme auparavant, se sentant complètement abandonnés par les autorités.

De son côté, la municipalité est tenue de démolir la structure du Ruisseau du Pouce, conformément aux recommandations formulées à la suite des inondations tragiques de 2013. La municipalité a exprimé son désaccord à l’égard de leur demande, en soulignant que leur accord avec les marchands n’était en aucun cas de nature indéfinie. Il avait été stipulé que «pour quelque raison que la municipalité jugera approprié de déplacer le marché/la foire vers un autre emplacement, le Conseil notifiera au détenteur de l’étal et lui proposera un autre étal alternatif».