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Circonscription n°6 (Grand-Baie–Poudre-d’Or)
La drogue, souci majeur des électeurs
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Circonscription n°6 (Grand-Baie–Poudre-d’Or)
La drogue, souci majeur des électeurs
Grand-Baie, qui accueille des milliers de touristes par an, est non seulement négligé, mais la sécurité laisse à désirer.
Des témoignages recueillis le 3 avril dans la circonscription n°6 (Grand-Baie–Poudre-d’Or) reflètent les préoccupations des habitants et révèlent des problèmes persistants tels que la dégradation de l’environnement, la hausse de la toxicomanie et le manque de représentation politique. Pourtant, la circonscription rapporte beaucoup à l’État en termes de taxes avec ces importants villages abritant centres commerciaux et autres commerces. Par exemple, Grand-Baie, qui accueille des milliers de touristes par an, est non seulement négligé, mais la sécurité laisse à désirer. À travers ces témoignages, nous découvrons les voix qui aspirent à des changements pour améliorer leur qualité de vie et celle de la communauté.
K. Sookun, Grand-Baie
«La liste des problèmes dans la région est longue. Pour faire court, il manque des développements à Grand-Baie. La plage se dégrade et est mal entretenue, en plus du problème de la drogue qui persiste sans changement. La seule chose qui semble augmenter est la pension, mais le coût de la vie reste élevé. Par exemple, à Grand-aie, chaque point de vente fixe ses propres prix, ce qui est difficile pour nous, les consommateurs. Avec les élections qui approchent, de nouvelles promesses seront sûrement faites. Grand-baie est un endroit touristique qui mérite d’être bien entretenu et considéré pour des développements futurs.»
Odile Jouaneau, Grand-Baie
«Des problèmes dans la région ? Pas besoin d’aller plus loin que notre rue à Camp Carol. La route est abîmée et lorsqu’il pleut, l’eau s’accumule. Les autorités passent là où la route est en bon état, mais nous attendons toujours sa réparation. Nous sommes fatigués d’appeler les autorités. Cela fait 44 ans que j’habite cet endroit et il n’y a pas eu de changement, au contraire, la situation empire. Les ministres eux-mêmes doivent descendre sur le terrain pour voir ce à quoi nous sommes confrontés, sinon, ils ne sauront rien. Il y a un manque de communication avec les habitants.»
Manoj Goochurn, Grand-Baie
«Il y a un manque de développement à Grand-Baie. Les gouvernements se ressemblent tous. Si un changement survient, nous verrons si le nouveau pourra faire quelque chose de différent. Il est impératif d’être plus à l’écoute et de déclarer clairement ce qu’il compte faire une fois élu. À Camp Carol, il est nécessaire de remplacer les tuyaux car presque chaque jour, je reçois de l’eau boueuse. Les politiciens ne se manifestent que lors des élections, faisant des promesses qu’ils oublient une fois au pouvoir.»
Sarita Ancharz, Petit-Raffray
«Je suis revenue à Maurice en 2017 après avoir passé 15 ans à Rodrigues. Étant dans la vente de légumes, je rencontre les consommateurs et je peux constater comment les gens sont affectés par le coût de la vie. Ils se plaignent des prix élevés, mais nous n’avons pas d’autre choix. Les planteurs travaillent dur, mais tout est cher de nos jours. En tant que consommateur moi-même, je ressens également le poids de ces dépenses élevées. Je pense que le gouvernement fait de son mieux pour aider la population, mais malgré tout, les pauvres restent pauvres. Il est impératif de prendre des mesures pour aider les plus démunis.»
Ricardo Vythilingum, Grand-Baie
«Le problème que nous rencontrons à Grand-Baie est un problème qui existe dans tout le pays. Beaucoup de jeunes tombent dans le fléau de la drogue, en particulier la drogue chimique, ce qui affecte également les autres habitants. Ces jeunes demandent de l’argent, arrachent les sacs des gens et commettent des vols. Personnellement, je n’ai jamais vu de député dans notre quartier. Ils ne viennent pas sur le terrain et ne connaissent pas les vrais problèmes auxquels les gens sont confrontés ici. Nous avons célébré le 56e anniversaire de l’Indépendance. Nous avons progressé par rapport à d’autres pays. Mais le problème réside dans le fait que nos dirigeants pensent d’abord à leurs propres intérêts avant ceux du public. Je crois qu’il est temps d’apporter des changements aux prochaines élections.»
Marie-Anne Venus, Grand-Baie
«Beaucoup de toxicomanes rôdent dans les environs. Ils viennent souvent importuner les touristes. Cette situation dure depuis longtemps et il n’y a aucun changement. Lorsque nous le pouvons, nous les éloignons des touristes. Il est impératif d’avoir un changement en matière de compétences pour faire face à cette situation.»
Jean-Claudino Félicité, Grand-Baie
«Nous ne savons même pas qui représente notre circonscription. Peut-être que nous le saurons à l’approche des élections. Peu importe le gouvernement qui sera élu, nous devrons l’accepter. En ce qui concerne l’éducation, les mêmes problèmes persistent depuis toujours. Peut-être qu’un jour, une solution sera trouvée, mais même si le gouvernement change, cela ne garantit pas de changement. Ce qui doit changer, c’est le système et la manière de travailler. Si changer de gouvernement ne conduit à aucun changement, il vaudrait mieux ne pas le changer du tout. L’école à Grand-Baie est déplorable. À 14 ans, un enfant ne sait même pas écrire son nom. Toutefois, le centre de santé de Grand-Baie est correct. Il y a également des problèmes de propreté et de drogue à Grand-Baie. Peu importe le gouvernement, nous avons besoin qu’il ouvre davantage les yeux sur nos problèmes.»
Kavita Mungul, Goodlands
«Cela fait 30 ans que j’habite à Goodlands. Au fil des années, il y a eu des développements. Je travaille en plein cœur du village et je constate un manque de surveillance policière. De nombreuses femmes opèrent dans les environs, mais l’insécurité règne. En cas d’intrusion de voleurs dans les magasins, nous sommes désarmés. Nous travaillons avec de l’argent et notre sécurité est menacée. De plus, le coût de la vie est élevé malgré les augmentations accordées par le gouvernement. Ce n’est pas suffisant. Ce qui s’ajoute au problème de vols dans la localité. Il est impératif de considérer sérieusement ce problème. Les sanctions légales ne sont pas assez dissuasives. Nous avons besoin d’un soutien constant des autorités, et pas seulement pendant les campagnes électorales. Il est urgent d’envisager un changement dans la manière de faire.»
Noblo Jaun, Goodlands
«Cela fait environ 40 ans que je vis à Goodlands. Je trouve qu’il est crucial de prendre des mesures pour aider les jeunes, car beaucoup d’entre eux sont entraînés dans le fléau de la drogue, ce qui représente un problème majeur à résoudre. Quant au gouvernement, je ne suis pas convaincu qu’un changement soit nécessaire. Cependant je pense que les autorités doivent être à l’écoute de la population et rencontrer régulièrement les habitants. Sans des visites sur le terrain, elles ne peuvent pas savoir ce qui se passe réellement dans la circonscription. Le problème de la drogue s’est aggravé dans notre région et il est urgent d’y remédier.»
Kussan Langur, Petit-Raffray
«Il y a une présence notable de toxicomanes dans la région. Les personnes âgées rencontrent des problèmes, étant souvent la cible de vols. Je note aussi des personnes malades qui ne peuvent pas travailler et qui méritent de recevoir une pension, mais qui n’en reçoivent pas. Ce problème mérite une attention particulière. Par ailleurs, il est important de promouvoir la méritocratie. Je pense que tout gouvernement devrait assumer ses responsabilités.»
La bataille de Goodlands
58 078. C’est le nombre d’électeurs de la circonscription n°6 (Grand-Baie–Poudre-d’Or), qui seront appelés aux urnes si les élections se tiennent avant le 16 août, 4 129 électeurs de plus comparés au scrutin de 2019. Cette circonscription a toujours voté soit pour le Parti travailliste (PTr), soit pour le Mouvement socialiste militant (MSM). Toutefois, aux dernières élections, les électeurs de la circonscription ont voté koupé-transé, faisant des choix particuliers. Anjiv Ramdhany, candidat du MSM, est sorti en tête de liste suivi par Mahend Gungapersad du PTr. L’autre candidat du MSM, Avinash Teeluck, est arrivé en troisième position.
Les électeurs de cette circonscription n’ont pas voté bloc en 2019 et tout laisse croire que ce sera le cas en 2024 en raison du profil de quelques candidats, surtout ceux de Goodlands. Les 16 813 électeurs de ce village pourraient faire pencher la balance. Ils devront faire le choix entre Mahend Gungapersad et Avinash Teeluck, deux zanfan landrwa. Anjiv Ramdhany habite le village voisin, Roche-Terre. Cependant, les partisans du MSM, eux-mêmes, risquent d’être divisés. Il n’est un secret pour personne que les activistes d’Anjiv Ramdhany et ceux d’Avinash Teeluck sont à couteaux tirés. Chaque parti veut faire croire que son député, bien que dans le même camp, est le «patron» de la circonscription depuis le décès de l’ancien député orange, Ashit Gungah.
Pour sa part, Mahend Gungapersad aura pour allié le MMM et pourra compter sur le soutien de Sudhesh Rughoobur, ancien MSM, désormais membre des Mauves. Il avait récolté 11,9 % de voix comme candidat du Regroupement socialiste militant, parti qu’il avait créé après avoir pris ses distances du MSM. Il avait été élu avec 58,7 % de votes, en 2014, sous la bannière de ce parti. Le Parti mauricien social-démocrate aura aussi un rôle à jouer dans cette circonscription bien que ce ne soit pas son bastion. Le village de Grand-Gaube, avec ses 6 049 électeurs, est réputé pour soutenir majoritairement le clan Duval car le leader du PMSD habite la localité. Il serait bon de savoir dans quel camp les électeurs de cette circonscription voteront. Ils avaient soutenu le MSM-PMSD-ML en 2014 et l’alliance PTr-PMSD-MSM en 2010. Ils avaient voté massivement pour le PTr en 2005 alors qu’en l’an 2000, ils soutenaient l’alliance MSM-MMM.
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