Publicité
Inflation des prix
La fièvre des achats festifs calmée par la cherté de la vie
Par
Partager cet article
Inflation des prix
La fièvre des achats festifs calmée par la cherté de la vie
Malgré la fièvre des achats qui caractérise le mois de décembre, certains éprouveront des difficultés à faire des dépenses.
Les fêtes de fin d’année sont traditionnellement associées au shopping. Cependant, depuis 2020, la crise du Covid-19 a changé la donne, avec une baisse du pouvoir d’achat due à l’inflation, qui persiste trois ans plus tard. Le 13e mois soulagera un peu mais ne permettra pas à beaucoup de faire des folies.
La soif d’acheter des cadeaux pour soi-même ou les siens a été déclenchée par le Black Friday* le 24 novembre, un événement survenu avant même que les salaires ne soient versés pour beaucoup. Par conséquent, seuls ceux disposant de gros moyens financiers ou ayant économisé dans ce but ont pu tirer parti des «offres promotionnelles». Toutefois, soutient, le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), Jayen Chellum, «malgré l’engouement d’achat qui caractérise le mois de décembre, certains éprouveront des difficultés à faire des dépenses».
Il souligne ainsi les disparités entre les différentes classes sociales, et surtout la classe moyenne et ceux au bas de l’échelle. «Certaines catégories ont les moyens de dépenser sans contraintes, partant même en voyage. Mais pour d’autres, avec la cherté de la vie, les dépenses seront toujours contrôlées, tandis que pour celles au bas de l’échelle, la vie demeure toujours difficile avec le coût élevé des produits essentiels. Le 13e mois de salaire soulagera quelque peu le fardeau financier.»
Une jeune mère de famille témoigne que le temps a passé, mais la situation n’a pas changé. «La vie est toujours chère.» Elle ne va donc pas faire de gros achats. «Je prévois d’utiliser ce que j’ai déjà, comme les rideaux et la moquette. Il n’est plus possible d’acheter de nouvelles choses pour la maison comme auparavant car la nourriture coûte cher. Les courses sont prioritaires. D’ailleurs, je n’ai pas participé au Black Friday. Bien qu’il y ait eu pas mal de monde dans les centres commerciaux, ce n’était pas une période où tout le monde pouvait profiter des bonnes affaires pour les fêtes.» Elle ajoute que pour sa fille qui entre en Grade 1 en janvier, elle n’a pas que les cadeaux à considérer, mais aussi le matériel scolaire et l’uniforme, ce qui change la donne pour l’achat de cadeaux. «Pour les repas festifs, nous pourrons nous faire plaisir avec un petit extra abordable, comme du canard…»
Pour Michel, père et grand-père, la situation n’est pas mieux que les années précédentes. De plus, comparé aux autres, il n’aura pas de boni de fin d’année, étant pêcheur. «Je ne ferai pas de grands achats pour les fêtes. Komision mem ser. Ma femme et moi ferons de notre mieux pour faire plaisir à la famille avec des cadeaux selon nos moyens. Nou pou bizin trasé… Nous ferons un effort pour les enfants et les petits-enfants. On se contentera de manger ce qu’il y a, peut-être du poulpe comme mets festif, car je pêche. À part cela, rien de vraiment spécial.»
Dans ce contexte, pour la période festive, l’ACIM recommande d’éviter la surconsommation et de ne pas attendre la dernière minute pour faire ses achats, car les prix auront tendance à augmenter. Elle conseille aux consommateurs d’établir un budget familial et de rechercher les prix les plus abordables par rapport à leurs moyens. Pour les dépenses supplémentaires liées aux cadeaux et repas festifs, il est également important de consacrer un budget spécifique, tout en gardant une réserve pour le mois de janvier.
Publicité
Les plus récents