Selon une étude du British Antarctic Survey, publiée ce lundi 23 octobre dans la revue Nature Climate Change, la fonte des glaces en Antarctique est désormais irréversible en raison du réchauffement climatique. Même en respectant les objectifs de l'Accord de Paris limitant le réchauffement à 1,5°C, il est impossible de revenir en arrière. Bien que cette fonte totale prenne des centaines d'années et entraîne une hausse du niveau de la mer de près de 1,8 mètre, elle impactera profondément nos vies et nos régions.

L'étude s'est concentrée sur la fonte des plates-formes de glace au-dessus de la mer d'Amundsen, dans l'ouest de l'Antarctique. Même en limitant le réchauffement futur à quelques dixièmes de degrés supplémentaires, ce qui semble peu probable selon de nombreux experts, cela ne suffirait pas à empêcher l'effondrement de l'inlandsis de l'Antarctique occidental.

Kaitlin Naughten, l'auteure principale de l'étude et océanographe au British Antarctic Survey, a expliqué que la fonte est inévitable et que nous sommes désormais confrontés à une augmentation rapide du réchauffement des océans et de la fonte des plateaux de glace pour le reste du siècle. Elle a mis en lumière l'importance de l'eau chaude qui fait fondre la glace par en dessous, un élément clé de ce processus. Malheureusement, le réchauffement des océans est trop intense pour que cette partie de la calotte glaciaire puisse survivre.

Elle s'est particulièrement penchée sur la fonte des plateformes de glace «gardiennes» qui flottent au-dessus de l'océan dans cette région de l'Antarctique déjà située sous le niveau de la mer. Une fois ces plates-formes fondues, les glaciers situés derrière elles se déverseront dans la mer.

Même si nous parvenions à limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux du XIXe siècle, l'étude conclut que le processus de fonte se poursuivrait. Actuellement, la planète a déjà connu un réchauffement d'environ 1,2 degré Celsius depuis l'ère préindustrielle, dépassant temporairement le seuil de 1,5 degré Celsius.