Publicité
Hippisme
La Gambling Regulatory Authority peine à convaincre
Par
Partager cet article
Hippisme
La Gambling Regulatory Authority peine à convaincre

À deux semaines du coup d’envoi de la saison hippique 2025, l’instance régulatrice doit cravacher dur si elle veut convaincre les turfistes qu’elle est bien armée pour «redonner aux courses ses lettres de noblesse», un souhait si cher au gouvernement.
La dernière fuite en date au sein de la Gambling Regulatory Authority (GRA) interpelle. Une lettre, rendue publique de manière peu fortuite, à l’intention de Samraj Mahadia, portait la signature du Chief Stipe nommé depuis mardi : Stéphane de Chalain. Jusqu’à cette fuite et le communiqué de l’instance régulatrice vendredi (voir texte plus loin), cette information était jalousement gardée. Pourquoi ?
Toujours sur le plan de la communication, la GRA a annoncé mercredi l’organisation de barrier trials prévus pour aujourd’hui, en précisant qu’ils auraient lieu «following the finalisation of the Stipendiary Steward Board», sans pour autant dévoiler la composition dudit panel. D’autres membres avaient aussi rejoint la GRA en début de semaine, œuvrant dans l’ombre pendant plus de 48 heures, jusqu’à ce que la GRA ne décide de révéler vendredi les noms des nouvelles recrues aux postes de responsabilité.
En choisissant également de toujours garder secrète la composition du Licensing Committee, panel important dans l’octroi des licences (entraîneurs, jockeys, écuries et autres professionnels), la GRA pratique une politique d’opacité qui ne fait pas honneur à une instance régulatrice, qui ne doit pas confondre son rôle avec celui d’un club privé. D’autant que ses officiers sont rémunérés des deniers de l’État.
Pour revenir aux tergiversations sur la nomination officielle du Chief Stipe, il est bon de rappeler que l’instance régulatrice avait initialement porté son choix sur un candidat étranger. Cette option s’était finalement révélée «inconvenable» aux yeux de certains décideurs. Résultat : dans l’urgence, et à l’approche imminente de la reprise de la saison hippique, Stéphane de Chalain a été parachuté en première position. Une promotion express, presque improvisée.
Conflits d’intérêt…
Par ailleurs, la proximité du nouveau Chief Stipe de la HRID avec les structures historiques du MTC soulève aujourd’hui un vrai débat autour du risque de conflits d’intérêt. À ce jour, il n’existe aucune communication du MTC pour informer que De Chalain a démissionné avant de prendre ses nouvelles fonctions. Par respect pour les turfistes, et au nom du principe de bonne gouvernance, ce genre d’information doit être rendue publique.
Autre nœud sensible : les Rules of Racing, désormais sous la responsabilité du MTC, lequel doit tout de même rechercher la bénédiction de la GRA avant sa promulgation. Jusqu’à la semaine dernière (Ndlr: avant sa nomination), Stéphane de Chalain a dû avoir un droit de regard sur ce dossier. Est-ce éthique qu’il soit partie prenante des codes de course, qu’il doit maintenant appliquer contre les licensees de la GRA, y compris le MTC ?
Idem pour la gestion de la piste et des infrastructures sous la gestion du MTC. Stéphane de Chalain, en tant que secrétaire du club, a été au four et au moulin lors du transfert et de la réaffectation des équipements et des responsabilités vers le MTC. Il a piloté, supervisé, accompagné ce retour stratégique. Mais aujourd’hui, le voilà nommé Chief Stipe au sein de la GRA, l’organisme censé surveiller, contrôler, et si nécessaire, sanctionner… le MTC si jamais il y a des manquements à ces niveaux.
Le board à couteaux tirés
Pour corser le tout, des sources concordantes affirment que le Chairman de la GRA, Veeshal Chumroo, serait à couteaux tirés avec des membres du board d’administration, plus précisément Neelkanth Dulloo. Même si les deux démentent en public, dans les coulisses, on évoque une guerre froide, ponctuée de soupçons, d’accusations croisées et de manœuvres internes dignes d’un feuilleton politique.
Comment aussi passer sous silence le comportement de ce directeur de la GRA, lequel avait enfilé la casaque d’une écurie pour haranguer la foule, réclamant des votes lors de la dernière campagne pour les élections générales ?
Ces interrogations et agissements, et la pratique de priver le public d’informations importantes, mettent en doute la crédibilité du système. Et à ce stade, le flou nourrit davantage les soupçons que la confiance. La GRA doit se ressaisir, car la nouvelle saison hippique arrive au grand galop.
******
Les officiels peu loquaces
Contactés pour commenter les situations de conflits d’intérêt et la stratégie de communication de la GRA, deux de ses hauts responsables se sont refusés à des déclarations officielles. L’un s’est contenté de préciser, insistant pour garder l’anonymat, que : «la lettre destinée à Samraj Mahadia et signée par De Chalain avait été émise après la titularisation de ce dernier mardi. Concernant le retard dans la composition officielle du panel des commissaires, l’exercice de «due diligence» a pris beaucoup de temps».
Publicité
Publicité
Les plus récents




