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Nouveaux règlements au Royaume-Uni
La hausse des frais de visa pour conjoints des Chagossiens alourdit leur peine
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Nouveaux règlements au Royaume-Uni
La hausse des frais de visa pour conjoints des Chagossiens alourdit leur peine
Cela fera deux ans, le 22 mars 2024, depuis que les descendants chagossiens ont été reconnus comme Britanniques. © LeMatinal.Media
Les épreuves persistent pour la communauté chagossienne. Après des décennies d’attente pour être dédommagés en raison de l’expulsion de leurs îles, eux et leurs familles ont été reconnus, il y a deux ans, comme citoyens britanniques, ainsi que leurs descendants. Si certains ont pu émigrer en Angleterre avec leurs proches de manière sereine, d’autres qui aspirent à en faire de même, peinent à le réaliser car la hausse du coût des visas pour les conjoints alourdit leur fardeau.
En effet, depuis cette année, le coût des visas de conjoint pour le Royaume-Uni a considérablement augmenté, suscitant des inquiétudes au sein de la communauté chagossienne à Maurice. Les frais officiels pour une demande de visa de conjoint, effectuée d’un pays étranger au Royaume-Uni, sont désormais fixés à 1 846 £ (environ Rs 108 176). Pour ceux qui postulent à partir du Royaume-Uni, le coût est moindre mais demeure tout de même conséquent puisque s’élevant à 1 048 £ (près de Rs 61 413). Ces frais, établis par le ministère de l’Intérieur, sont sujets à des ajustements annuels. Le processus de demande exige que les frais de visa, accompagnés de l’Immigration Health Surcharge (IHS), soient réglés en ligne au moment du dépôt de la demande.
L’IHS, qui est une taxe obligatoire, donne au demandeur accès aux services du National Health Service (NHS) au Royaume-Uni, moyennant un montant fixe de 1 035 £ par an (approximativement Rs 60 651). Des frais supplémentaires de 19,20 £ (environ Rs 1 125) sont également exigés pour l’enregistrement des informations biométriques. En sus de cela, il leur faudra s’acquitter d’un supplément pour des soins de santé dans le cadre de leur demande, soit une somme de 1 560 £ (près de Rs 91 416) pour deux ans et six mois ou de 3 120 £ (approximativement Rs 182 832) pour cinq ans. Pour chaque enfant mineur, les parents devront débourser la somme de 1 175 £ (près de Rs 68 855) pour deux ans et six mois tandis que pour cinq ans, c’est 2 350 £ (Rs 137 710).
Modifications annuelles
Le gouvernement a déclaré que l’augmentation du seuil de revenu minimum pour un visa de conjoint ou de partenaire à 29 000 £ (approximativement Rs 1 699 400) faisait partie d’une augmentation échelonnée. Ainsi, au printemps 2024, l’exigence de revenu minimum pour les visas de partenaire et de famille passera de 18 600 £ (1 089 960) à 29 000 £ mais il est prévu que ce chiffre s’élève à 38 700 £ (2 267 820). Il est crucial de noter que les frais de visa sont sujets à des modifications annuelles. Il est donc impératif pour les demandeurs de se tenir informés des mises à jour du ministère de l’Intérieur afin de s’assurer qu’ils soient au courant des coûts les plus récents lorsqu’ils soumettent leur demande. Cette augmentation significative des frais de visa pour les conjoints a un impact financier considérable sur la communauté chagossienne à Maurice, soulevant des préoccupations quant à l’accessibilité et la faisabilité de ces démarches pour de nombreux individus.
«Nous sommes une famille nombreuse et recomposée. Mon époux n’est pas chagossien et il a un fils d’une autre union. Nous travaillons tous deux mais l’argent que nous gagnons ne nous permettra jamais de pouvoir payer les visas pour lui et son fils. Ce dernier a toujours vécu en ma compagnie et est très proche de moi. Comment vais-je pouvoir partir avec mes enfants, tout en le laissant ici avec mon époux ? C’est un déchirement», confie Margaret R.
Depuis cette augmentation, les questions tourmentent les membres de la communauté chagossienne à Maurice. «Comment on va faire ? À Maurice, on nous traite comme des ‘zilwa’ et les Britanniques nous donnent une réparation et nous reconnaissent comme citoyens britanniques mais pas notre conjoint avec qui nous avons partagé nos vies. Comment nous pourrons laisser notre famille ici et aller vivre en Angleterre ?» ajoute Jean-Claude. Ce dernier aura 60 ans dans quelques mois et avait projeté d’aller vivre en Angleterre après avoir obtenu sa nationalité en début d’année. Mais cette nouvelle loi rend les choses difficiles. «J’ai travaillé toute ma vie. Le prix du visa est devenu trop élevé. Je ne pourrai pas payer cela pour ma femme».
Les membres de la communauté chagossienne lancent un appel aux autorités britanniques afin de trouver une solution et leur éviter une deuxième victimisation causée par le système. Plusieurs groupes qui militent pour que les droits des Chagossiens soient restaurés demandent également qu’ils soient exemptés de ces lois.
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