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Santé

La longue liste des récriminations des dialysés de l’hôpital de Souillac

15 novembre 2023, 19:00

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La longue liste des récriminations des dialysés de l’hôpital de Souillac

L’hôpital de Souillac à nouveau sous les feux des projecteurs avec les patients dialysés.

Alors que les critiques fusent au sujet de l’hygiène et des repas servis dans les divers hôpitaux de l’île, les patients en insuffisance rénale dialysés de l’hôpital de Souillac se joignent à la contestation. Ces derniers expriment leur mécontentement quant au traitement qu’ils reçoivent au sein de l’établissement, et ce, depuis plusieurs mois. Ils espèrent que le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, élu de leur circonscription, pourra trouver des solutions appropriées à leurs problèmes.

En 2021, à la suite de la pandémie du Covid-19, les patients dialysés fréquentant cet hôpital du Sud ont vécu un véritable calvaire. La perte de leurs amis et les conditions liées à leur isolement dans un hôtel à Bel-Ombre ont été largement débattues. Cependant, deux ans après, les choses semblent encore loin de s’améliorer. Plusieurs malades, sous le couvert de l’anonymat, ont souhaité exprimer leur détresse.

Le premier problème soulevé est la quasiabsence de néphrologue. «Nous effectuons des examens mensuels dans le cadre de notre bilan de santé. Une fois les résultats obtenus, personne ne peut nous en donner l’interprétation. Depuis janvier, nous n’avons pas vu le bout de nez du néphrologue. De manière sporadique, un médecin généraliste passe pour demander de quels médicaments nous avons besoin et c’est le seul suivi médical que nous recevons.»

Un problème en entraînant un autre, l’absence d’un nutritionniste préoccupe également. «On se demande même si le ministère en a engagé un pour nous aider. Nous n’avons jamais eu la visite d’un nutritionniste ou d’un diététicien. Les malades souffrant d’insuffisance rénale et récemment placés sous dialyse ne savent même pas ce qu’ils doivent manger et quels produits ils doivent éviter.»

Ils ne peuvent pas oublier l’épisode du Covid-19 où on leur avait servi des mines frites ou encore du biryani, des plats fortement déconseillés pour des personnes sous dialyse. Un autre souci relevé concerne le service censé opérer 24/7 et destiné à ceux souffrant de problèmes rénaux graves. «Vers 19 h 30, l’unité est fermée et si nous rencontrons des problèmes, nous devons nous rendre à Rose-Belle. Mais souvent, il est trop tard quand les patients y arrivent. Nous ne comprenons pas pourquoi nous ne pouvons pas bénéficier d’un véritable service 24/7.»

Selon les patients, d’autres départements ferment après 16 heures, notamment le laboratoire et le département des rayons X sans qu’aucune explication ne soit fournie. Et dans les salles de dialyse, «on a une télévision, mais elle ne diffuse qu’une seule chaîne. Pourquoi ne pas proposer une chaîne de documentaires comme National Geographic afin que tous les malades puissent au moins comprendre ce qui se dit».

Alors que le monde tourne avec des technologies de pointe, les salles sont complètement dépourvues de réseau Wi-Fi. «Par moments, on ne capte rien. On demande au ministère s’il peut au moins mettre la Wi-Fi car rester pendant quatre heures sur un lit sans bouger, ce n’est pas facile. Au moins en surfant sur le Net, nous pouvons avoir l’impression de nous évader pendant quelques heures.»

Il y a plus de 15 jours, le problème de ventilation défectueuse a été signalé et, à ce jour, aucun changement. «La chaleur saisonnière et la chaleur des machines nous font suer deux, voire trois fois plus. Et la climatisation n’est toujours pas remise en état depuis 2020.»

Un autre point soulevé a trait aux protocoles sanitaires. Certes, depuis le 1er novembre, toutes les restrictions ont été levées mais les patients auraient préféré que dans leur unité, ces protocoles soient toujours appliqués. «Passer du port du masque à l’utilisation du gel hydroalcoolique nous donne un sentiment de sécurité, surtout après l’épisode de 2021 où nous pleurons encore nos amis disparus.»

Ces patients espèrent être parmi les premiers à pouvoir bénéficier de transplantations rénales, qui auront lieu à Maurice prochainement. «Beaucoup d’entre nous ont fait des examens et attendent le moment où ils pourront avoir un nouveau rein. Entretemps, on se demande pourquoi les patients éligibles ne sont pas envoyés en Inde pour se faire opérer car chaque jour est important pour nous… » Ils espèrent que le ministre Kailesh Jagutpal pourra accéder à leurs différentes demandes.


De Brown-Séquard à Moka

C’est actuellement la période des transferts au sein du ministère de la Santé. En effet, l’Assistant Catering Officer de l’hôpital Brown-Séquard à Beau-Bassin a été transféré à l’hôpital de Moka, après avoir travaillé pendant plus de 25 ans à Beau-Bassin. Il a été remplacé par un officier de l’hôpital Dr. A.G. Jeetoo. Ces transferts ont eu lieu vendredi dernier. La question qui se pose est de savoir si ces mutations sont liées au rapport de l’Audit, évoqué par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, lors de sa Private Notice Question, mardi dernier, et ses questions adressées à ce sujet au ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal.