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Manière de voir
La musique peut être un… antidépresseur
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Manière de voir
La musique peut être un… antidépresseur
«La musique peut nous sortir de la dépression ou nous émouvoir aux larmes.» (Oliver Sacks) Déjà à l’ère égyptienne, puis dans la Grèce antique, Platon et Aristote y font allusion. On la trouve chez des tribus amérindiennes, en Chine cinq siècles avant notre ère, et au Moyen Âge. Au 18ᵉ et 19ᵉ siècles, on s’intéresse déjà à son impact sur notre système nerveux. Mozart ainsi que d’autres grands compositeurs (Beethoven, Bach…) stimulent nos capacités cognitives. Nos neurones provoquent alors la dopamine, synonyme d’euphorie, de plaisir, d’émotions positives. Dans le domaine des arts, cette musique dépasse alors la peinture ou la sculpture. Mais il n’y a pas que la musique classique.
Les bienfaits
La musique remonte le moral et cette science porte un nom, la musicothérapie, qui étudie ses effets thérapeutiques sur notre cerveau. Entre autres, elle stimule la mémoire. Qui n’a pas gravé au fond de sa mémoire des airs de musique qui nous font revivre un passé heureux, des souvenirs personnels. Ce voyage agit alors sur notre santé morale et peut abaisser notre tension artérielle. Cette introspection débouche sur une meilleure santé mentale, physique et spirituelle. Cette musicothérapie peut être bénéfique contre les maladies cardiaques, voire la dépression.
La musique peut réduire le stress, l’anxiété, les cauchemars ; restaure un meilleur sommeil et éloigne la mauvaise humeur. Elle peut déceler des troubles de l’audition ou encore des acouphènes, ce léger sifflement qui hante les tympans. Des chercheurs tentent même de ralentir les méfaits de l’Alzheimer à l’aide de certaines musiques quand cette maladie funeste montre ses premiers symptômes. Elle est déjà utilisée dans certains hôpitaux ou encore dans les vraies maisons de retraite. Elle provoque même dans certains cas des soubresauts, revigore et console jusqu’à apaiser le malade temporairement. Les plus sensibles à cette ivresse ressentent alors une paix intérieure, une évasion.
Comment essayer ?
Pour profiter pleinement de cette thérapie, il faut se soumettre à certaines conditions. Il faut aménager son temps tout comme certains le font déjà pour le yoga ou la méditation. Ensuite, il faut faire le vide dans sa tête. Certains préfèrent s’assembler en petits groupes. Ce n’est pas un exercice aisé que de faire ce vide dans le monde où nous vivons : rythme trépidant, préoccupations professionnelles, vie de famille.
Isolez-vous si possible dans votre coin personnel. Allongez-vous, chassez vos démons (nous en avons tous !) avant l’immersion dans un bain sonore qui doit durer 30 minutes pour commencer durant les premières séances à raison d’une fois par semaine. Certains y sont réfractaires ou sont même insensibles à la musique. L’impact s’opère dans des régions cérébrales réveillant la dopamine, ce qui allume le cerveau. Mémoire et émotions vont s’entremêler. Cette dopamine, c’est ce que recherchent, par exemple, les accrocs au jogging casque musical sur la tête. À moyen terme, si vous réunissez toutes ces conditions, vous devriez commencer à ressentir une réduction du stress, une meilleure stimulation de vos sens, une amélioration de la mémoire.
Tout cela ne s’obtient pas après seulement deux séances. Seuls le temps et une certaine régularité commenceront à provoquer des effets positifs. Sous toutes réserves, certains musicothérapeutes britanniques prédisent même un allongement de la vie. Attention, ils prêchent pour leur paroisse ! L’idéal serait de mettre entre les mains des enfants un simple instrument dès leur plus jeune âge, ce qui améliorerait sa créativité par la suite. Ne pas écarter ceux qui pratiquent le chant lyrique ou pas. Le chant vecteur musical contre l’anxiété ?
N’oublions pas qu’un bébé encore dans le ventre de sa mère entend des voix entre la 24ᵉ et la 26ᵉ semaine de grossesse. Plus tard après la naissance, il aura gardé le souvenir de ces voix jusqu’à les reconnaître. Toutefois, nous ne sommes pas tous égaux par rapport à la sensibilité éprouvée à l’écoute de certaines musiques. Avoir ou ne pas avoir l’oreille musicale, ça ne se discute pas, mais ce n’est pas une raison d’écarter certaines musiques.
Votre playlist
Certains mélomanes ne jurent que par un Prélude de Bach, une Sonate au clair de lune de Beethoven, la Petite musique de nuit de Mozart, l’Ode à la joie de la 5ᵉ symphonie de Beethoven, les Quatre saisons de Vivaldi ou le Boléro de Ravel. Que cela ne vous empêche pas de constituer votre propre playlist pour vos séances de musicothérapie. Ne seraitce qu’un raga interprété par Ravi Shankar.
Sur YouTube, vous trouverez des dizaines et des dizaines de musiques pour la méditation, mais de qualité inégale. Faites votre choix. Pourquoi pas la sublime musique du film Le grand bleu ou celle d’Il était une fois dans l’ouest. Et pourquoi pas les musiques de Vangelis ? Essayez un jour, Les chants des baleines ou si vous êtes curieux, les chants polyphoniques des Pygmées d’Afrique centrale. Consultez un amateur de jazz, il vous fera connaître de vraies perles de jazz classique. N’oubliez pas la langueur de la bossa-nova du Brésil ou encore le reggae chaloupe de Bob Marley dont le biopic est sorti en février sur les écrans.
Pourvu que les musiques choisies vous invitent à vous y plonger intensément, profondément, voluptueusement pour vous soulager de vos maux intérieurs contre lesquels les médicaments ne peuvent être parfois que des sédatifs. Echoes de Pink Floyd pour les plus psychédéliques ou les longs morceaux étirés soul d’un certain Isaac Hayes. Vivre est parfois une épreuve que la musique peut rendre supportable.
Zako dan lamizik?
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