«Qui est cette femme ?» Des députés et d’anciens cadres du Central Electricity Board (CEB) s’interrogent. La nomination de Martine Gontier comme présidente de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA) a surpris plus d’un. Elle est inconnue dans le domaine des énergies renouvelables à Maurice.

Des sources politiques croient savoir que Martine Gontier vient du giron de Joe Lesjongard, le ministre des Utilités publiques. Cela en raison de son passage à l’Utility Regulatory Authority (URA) qui tombe sous la responsabilité de son ministère. Elle était la legal officer de cette instance avant d’être promue Manager Legal affairs en 2019. Un poste qu’elle a par la suite délaissé.

Toutefois, dans l’entourage du pouvoir, on affirme qu’elle a été recrutée en raison de ses qualifications et de son expérience. Notre source insiste que Martine Gontier n’est pas une proche du ministre. De plus, cette source affirme que c’est durant le mandat d’Ivan Collendavelloo que cette personne a été recrutée à l’URA.

Un ancien haut cadre du CEB a tenté de connaître ses compétences. De son côté, le député travailliste Osman Mahomed, également membre de la MARENA, s’est renseigné sur elle. «Je n’ai rien contre elle, mais a-t-elle une expérience en policy making et dans la gestion du dossier des énergies renouvelables ? L’URA n’a jamais décollé alors que la MARENA est dans une situation difficile. La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité en 2013 était de 23,4%. Ce chiffre est passé à 17,4% en 2022, alors que la feuille de route d’Ivan Collendavelloo vise 70% en 2030. Le Premier ministre a pris des engagements à la COP23. Nous ne sommes pas sur la bonne voie. Est-ce que des partenaires étrangers dans les énergies renouvelables sont prêts à signer avec le CEB qui est en difficulté financière? D’où ma question sur la capacité de Martine Gontier à mener à bien cette mission. J’espère qu’elle sera à la hauteur», dit-il.

Tout indique que la nouvelle présidente de MARENA est d’origine seychelloise et que c’est dans l’archipel qu’elle a acquis son expérience professionnelle. Un article de presse publié par le Seychelles Nation explique qu’elle a eu une bourse d’études après ses examens de A-Level pour poursuivre ses études de droit à Maurice dans une institution privée, dans le cadre d’un programme offert par l’Université de Londres. Elle a poursuivi ses études à l’Université de Central Lancashire, où elle a obtenu un LLM International Business Law. Une source ajoute qu’elle a aussi obtenu des diplômes dans la lutte contre le blanchiment d’argent et dans le secteur de l’énergie. Il nous revient qu’après ses études, Martine Gontier est rentrée dans son pays natal pour travailler pour le compte du gouvernement seychellois dans le secteur financier et celui de l’énergie. Elle a également exercé dans un cabinet d’avocats toujours aux Seychelles. Depuis quelques temps, Martine Gontier est chargée de cours dans l’une des institutions privées chez nous, et elle réside toujours dans notre pays.

D’après nos recherches, elle a représenté l’Utility Regulatory Authority auprès du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA). Un rapport d’une réunion sur les énergies renouvelables en 2020 mentionne son nom parmi les participants.