Le Mouvement socialiste militant (MSM) réclame, par voie de communiqué, la création d’une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les allégations d’écoutes téléphoniques de masse et sur l’affaire dite des «Moustass Leaks». Le parti orange insiste sur la nécessité d’une enquête impartiale, présidée par un ancien juge de la Cour suprême, afin de garantir la transparence et l’intégrité du processus. «Il est impératif que le peuple mauricien soit informé de la vérité, sans influence politique», souligne la direction du MSM.

Pour rappel, le MSM avait déjà mis sur pied une commission d’enquête le 25 octobre 2024, soit à quelques jours des législatives de novembre 2024. Lors de cette décision, entérinée par le cabinet ministériel, le MSM avait annoncé que la commission examinerait le supposé détournement des infrastructures télécoms ainsi que la diffusion sur les réseaux sociaux d’enregistrements téléphoniques. Cette commission devait être présidée par un ancien juge et assistée de deux experts étrangers.

Cette nouvelle demande de commission d’enquête suscite déjà des réactions divergentes. Contacté, le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, a indiqué qu’il réagira après avoir pris connaissance du communiqué. De son côté, Adrien Duval, député de la circonscription Port-Louis Nord/ Montagne Longue, s’interroge sur les garanties de cette future enquête. «Il est essentiel que les données récupérées soient placées sous la surveillance judiciaire. Nous devons connaître l’identité des responsables de ces écoutes, leurs objectifs et les technologies utilisées», a-t-il déclaré.

Le ministre Shakeel Mohamed, lui, se montre sceptique et critique. «Ce communiqué du MSM est indécent», a-t-il affirmé, questionnant l’implication du Premier ministre Pravind Jugnauth dans cette affaire. «Pourquoi les principaux protagonistes n’ont-ils pas nié que c’était leur voix sur ces enregistrements ? Pourquoi Kobita Jugnauth reste-t-elle silencieuse ?», s’interroge-t-il. Pour Mohamed, ces écoutes représentent une «haute trahison» et il exige des réponses sur les ordres ayant conduit à ces pratiques.

Il fustige également l’hypocrisie du MSM, accusant le parti de corruption et d’inaction. «Ils demandent une commission d’enquête, mais ils n’ont jamais mis en œuvre ce qu’ils annoncent», a-t-il ajouté, dénonçant ce qu’il perçoit comme une tentative de diversion politique.