Publicité

Il y a cinq ans déjà

La pandémie en images bien de chez nous

23 mars 2025, 14:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La pandémie en images bien de chez nous

© Photos : Beekash Roopun & Sumeet Mudhoo

Épilogue

Cinq ans ont passé. Et pourtant, ces images restent. Elles ne sont pas là pour nous faire peur, mais pour nous rappeler — qu’un peuple peut être grand, même confiné. Qu’un pays peut se taire, sans jamais cesser d’aimer.


Mars 2020. Les frontières se ferment, les rideaux tombent, les cœurs se serrent. Maurice, comme le reste du monde, entre dans l’inconnu. Pour la première fois de son histoire moderne, l’île se tait. Ce carnet de bord, fait de légendes et de réminiscences, tente de dire ce que les photos ne montrent pas toujours : l’âme d’un peuple tenu entre quatre murs, mais qui n’a jamais cessé de regarder vers la mer.

Le silence comme décor

covid 1.png

Rues désertes, ville sans souffle

Port-Louis sans voix. L’asphalte vide résonne d’une absence. Comme si le monde entier retenait son souffle.

Le WAP dans la poche, la peur au ventre

covid 3.png

Avec l’autorisation de sortie comme talisman, les pas se faisaient rapides. L’essentiel : une course d’obstacles à visage couvert.

Trois mois entre quatre murs

covid 2.png

On apprenait à vivre sans horizon. Le salon devenait école, bureau, salle d’attente… et parfois refuge intérieur.

Les enfants derrière les vitres

Privés de jeux, de sable, d’école. Ils regardaient le dehors comme on regarde un rêve à travers une vitre embuée.


Le lien ténu, la vie tenue

Sans contact avec le monde, sauf les écrans

Les réseaux sociaux devenaient nos fenêtres, nos bouches d’aération. Une manière de rester ensemble, sans se toucher.

Les grands-mères sans visites

Elles attendaient derrière leurs rideaux. Chaque appel était une fête, chaque absence, une inquiétude.

Le journal livré à la porte comme une lettre d’espoir

Chaque exemplaire de l’express devenait un témoin précieux : preuve que le monde n’avait pas disparu.

L’école par écran interposé

Le savoir passait par les pixels. Une voix qui guide, des visages absents, et pourtant un espoir qui persiste.

covid 8.png


Vers un dehors incertain

Les oiseaux reviennent

Ils dansaient sur les fils électriques, insouciants. On les entendait comme jamais auparavant.

Et puis, il y avait les soirs

Ces soirs où tout s’arrêtait. On comptait les jours, on rêvait d’après. Sans savoir que l’après ne serait plus jamais comme avant.

covid 7.png

Une île en quarantaine, un peuple en suspension

Maurice suspendue. Comme un radeau entre deux temps. Mais toujours debout. Toujours vivante.


Le quotidien réinventé

covid 4.png

Les files devant les pharmacies, les regards inquiets

On attendait masqués, distants, mais égaux face à l’invisible. Une solidarité muette.

covid 6.png

Les bouteilles de gaz, trésor des temps modernes

Rituels anciens, peurs nouvelles. On faisait la queue pour cuisiner l’essentiel : l’attente devenait cérémonie.

covid 5.png

Le marché vide, les paniers pleins de silence

Sans les cris ni les senteurs, le marché n’était qu’un hangar vide. Et pourtant, on entendait battre son cœur en sourdine.

Les mariages sans musique, les enterrements sans adieux

Même les rites ont dû changer de ton. Le deuil était solitaire. La joie, à huis clos.

Publicité