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Il y a cinq ans déjà
La pandémie en images bien de chez nous
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Il y a cinq ans déjà
La pandémie en images bien de chez nous

© Photos : Beekash Roopun & Sumeet Mudhoo
Épilogue
Cinq ans ont passé. Et pourtant, ces images restent. Elles ne sont pas là pour nous faire peur, mais pour nous rappeler — qu’un peuple peut être grand, même confiné. Qu’un pays peut se taire, sans jamais cesser d’aimer.
Mars 2020. Les frontières se ferment, les rideaux tombent, les cœurs se serrent. Maurice, comme le reste du monde, entre dans l’inconnu. Pour la première fois de son histoire moderne, l’île se tait. Ce carnet de bord, fait de légendes et de réminiscences, tente de dire ce que les photos ne montrent pas toujours : l’âme d’un peuple tenu entre quatre murs, mais qui n’a jamais cessé de regarder vers la mer.
Le silence comme décor
Rues désertes, ville sans souffle
Port-Louis sans voix. L’asphalte vide résonne d’une absence. Comme si le monde entier retenait son souffle.
Le WAP dans la poche, la peur au ventre
Avec l’autorisation de sortie comme talisman, les pas se faisaient rapides. L’essentiel : une course d’obstacles à visage couvert.
Trois mois entre quatre murs
On apprenait à vivre sans horizon. Le salon devenait école, bureau, salle d’attente… et parfois refuge intérieur.
Les enfants derrière les vitres
Privés de jeux, de sable, d’école. Ils regardaient le dehors comme on regarde un rêve à travers une vitre embuée.
Le lien ténu, la vie tenue
Sans contact avec le monde, sauf les écrans
Les réseaux sociaux devenaient nos fenêtres, nos bouches d’aération. Une manière de rester ensemble, sans se toucher.
Les grands-mères sans visites
Elles attendaient derrière leurs rideaux. Chaque appel était une fête, chaque absence, une inquiétude.
Le journal livré à la porte comme une lettre d’espoir
Chaque exemplaire de l’express devenait un témoin précieux : preuve que le monde n’avait pas disparu.
L’école par écran interposé
Le savoir passait par les pixels. Une voix qui guide, des visages absents, et pourtant un espoir qui persiste.
Vers un dehors incertain
Les oiseaux reviennent
Ils dansaient sur les fils électriques, insouciants. On les entendait comme jamais auparavant.
Et puis, il y avait les soirs
Ces soirs où tout s’arrêtait. On comptait les jours, on rêvait d’après. Sans savoir que l’après ne serait plus jamais comme avant.
Une île en quarantaine, un peuple en suspension
Maurice suspendue. Comme un radeau entre deux temps. Mais toujours debout. Toujours vivante.
Le quotidien réinventé
Les files devant les pharmacies, les regards inquiets
On attendait masqués, distants, mais égaux face à l’invisible. Une solidarité muette.
Les bouteilles de gaz, trésor des temps modernes
Rituels anciens, peurs nouvelles. On faisait la queue pour cuisiner l’essentiel : l’attente devenait cérémonie.
Le marché vide, les paniers pleins de silence
Sans les cris ni les senteurs, le marché n’était qu’un hangar vide. Et pourtant, on entendait battre son cœur en sourdine.
Les mariages sans musique, les enterrements sans adieux
Même les rites ont dû changer de ton. Le deuil était solitaire. La joie, à huis clos.
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