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Passerelle effondrée de Roche-Bois

La police objecte toujours à la remise en liberté du chauffeur

27 février 2024, 17:58

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La police objecte toujours à la remise en liberté du chauffeur

Dasaraden Ramsamy, 39 ans, également connu comme Kovin, a comparu en cour de district de Port-Louis-Nord, hier. La police s’oppose toujours à sa remise en liberté sous caution. Deux raisons ont été avancées par la police : le risque d’interférer avec des témoins et ensuite sa propre sécurité.

L’habitant de Baie-du-Tombeau a été reconduit en cellule policière. Son avocat, Mᵉ Ashley Maunick, a logé une motion pour sa remise en liberté sous caution, qui sera entendue, le mercredi 28 février. La défense avance que les deux points d’objection ne constituent pas une justification valable, étant donné que Dasraden Ramsamy a comparu dimanche devant la Bail and Remand Court et qu’aucun incident concernant sa sécurité n’a été rapporté. «C’est un malheureux accident, qui aurait pu arriver à n’importe qui», a souligné Mᵉ Maunick.

Dans sa déposition, le chauffeur du camion a affirmé que c’était «un regrettable accident et pas un acte planifié ou malveillant», comme s’est demandé le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, après l’effondrement de la passerelle pour piétons de Roche-Bois. Dasaraden Ramsamy a expliqué avoir mal jugé la hauteur de l’engin qu’il transportait.

camion 1.jpg Le déblayage dans la nuit de samedi a permis à la circulation de reprendre. camion 2.jpg

Pour rappel, samedi, le camion (tracteur routier) avec une remorque à plate-forme haute, qui transportait la partie supérieure d’une pompe à béton, se déplaçait le long de la voie nord de la M2, NTR Roche-Bois, sur la voie de circulation. En atteignant le niveau du pont surélevé de Roche-Bois, alors que le camion passait sous le pont, la partie supérieure de la pompe à béton a heurté le lit du pont, ce qui a entraîné l’effondrement d’une section du pont qui est tombée sur le toit de la cabine du camion. L’aide-camionneur de 32 ans a été légèrement blessé mais a refusé un examen médical. Le camion est enregistré au nom de la société Eljireh International Ltd se trouvant à Baie-du-Tombeau.

Le camion sortait du port et se dirigeait vers Laventure pour livrer la pompe à béton à la société Eastern Mix, qui l’avait commandée. Il aura fallu à General Construction (GCC), épaulée dans sa tâche par les entreprises ERC Levage et Velogic, dix heures d’efforts pour dégager la chaussée de Roche-Bois et éliminer les débris, de même que le reste de la passerelle.

«La Road Development Authority (RDA) a sollicité notre expertise pour coordonner le déblayage, sachant que nous possédions à la fois les compétences et une partie des ressources matérielles sur un chantier à proximité. Et ERC et Velogic ont collaboré à l’opération en fournissant les engins de levage et les moyens de transport», a expliqué Olivier d’Arifat, Head of Projects chez GCC et responsable de la coordination des opérations.

Depuis dimanche, un passage piéton et des dos-d’âne, avec une limitation de vitesse à 60 km.jpg Depuis dimanche, un passage piéton et des dos-d’âne, avec une limitation de vitesse à 60 km/h, permettent de compenser la passerelle piétonnière, moyennant un ralentissement de la circulation.

Cette société de construction intervient, en effet, sur le chantier du fly-over de Terre-Rouge, situé à proximité. Elle a rapidement dépêché sur les lieux une équipe d’une vingtaine d’ouvriers avec une excavatrice et d’autres équipements nécessaires au déblaiement. Les travaux ont commencé peu après 17 heures. La première étape a consisté à dégager le tronçon de la passerelle tombé sur le camion, ainsi que la pompe à béton que le poids lourd transportait et les débris du véhicule lui-même. Une préparation minutieuse du site a été entreprise afin de garantir des conditions de sécurité optimales pour cette manoeuvre.

Une grue mobile de 220 tonnes, fournie par ERC Levage, a ensuite été mise en action. Cet équipement, parmi les plus imposants sur le marché, a réalisé 80 % du travail, selon Olivier d’Arifat. La deuxième phase de l’opération a porté sur le retrait de la partie de la passerelle surplombant la route. Pour des impératifs de sécurité, la RDA a souhaité que cette partie soit également enlevée dans la foulée.

L’opération s’est achevée vers 3 heures du matin. Les débris du site ont été chargés dans des remorques spécifiquement mises à disposition par Velogic pour le transport de pièces volumineuses.


Eastern Mix annonce des poursuites par rapport aux informations erronées

Le directeur d’Eastern Mix, Vikash Woochit (photo), et l’avocat de l’entreprise, Mᵉ Navin Ramchurn, étaient face à la presse pour clarifier les choses après que des informations aient circulé voulant faire accroire que le camion appartenait à Eastern Mix. Mᵉ Ramchurn a déclaré que l’objectif est de dissiper les malentendus auprès de la population. Vikash Woochit a évoqué des informations erronées.

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«C’est un accident qui aurait pu avoir des conséquences graves. Nous avions commandé une pompe à béton et retenu les services d’un courtier, une entreprise de transit et de dédouanement agréée fournissant des solutions logistiques pour les importations. Le camion transportant la pompe à béton n’appartient pas à Eastern Mix. Le courtier avait la responsabilité du dédouanement et du transport de la pompe à ciment jusqu’à L’Aventure», précise le directeur d’Eastern Mix. Mᵉ Ramchurn a ajouté qu’en ce qui concerne les allusions du ministre Hurreeram, qui s’est demandé s’il s’agissait d’un acte planifié ou criminel, il a dit laisser à la police de Roche-Bois, qui enquête, le soin de le déterminer. «D’ailleurs, M. Woochit a été invité à donner une déposition dans cette affaire», explique Mᵉ Ramchurn. Vikash Woochit sera entendu ce mardi. Eastern Mix annonce des poursuites au civil après la circulation d’informations erronées parues dans certains titres de presse.


«L’unique passerelle qui permettra aux habitants de Roche-Bois de franchir cette intolérable frontière» rénovée en 2013

Si la passerelle de Roche-Bois date de plus d’un demi-siècle, elle a été rénovée en 2012 et rouverte au public en 2013. Sa démolition, en octobre 2012, ne concernait que la voie d’accès mais pas le pont au-dessus de l’autoroute lui-même, comme en attestent ces photos d’époque. L’escalier a été remplacé par une rampe, et elle a été rouverte au public en avril 2013. Durant les travaux, un passage piéton avait également été placé sur l’autoroute. La passerelle a été construite en même temps que l’autoroute reliant Terre-Rouge à Port-Louis. Celle-ci a été inaugurée le 15 juillet 1981 après deux ans et demi de travaux. Dans une photo légendée de feu Vèle Kadressen d’une vue en hauteur des travaux du 14 février 1981, «l’express» faisait état de «l’unique passerelle qui permettra aux habitants de Roche-Bois de franchir cette intolérable frontière que sera pour eux l’autoroute des automobilistes».

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